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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, IX, xi-xiii.

mêmes, comme il arrive à leur sortie pour les nerfs qui dérivent de la septième paire, (grand hypoglosse ; 12e des mod.). En effet, elle les a réunis à ceux de la sixième, et aussitôt après leur sortie de l’os de la tête elle les a enveloppés et les a exactement défendus de toutes parts avec de fortes membranes, réalisant ainsi un avantage commun aux deux nerfs. De même, en effet, que des joncs simples et minces se cassent très-facilement, tandis que si plusieurs sont unis, ils acquièrent d’autant plus de puissance de résistance que leur nombre est plus considérable, de même les nerfs unis dans leur trajet, enlacés et serrés par des liens communs, sont bien plus à l’abri des lésions que les nerfs simples. Aussi lorsque beaucoup de nerfs doivent se porter dans plusieurs parties du corps voisines l’une de l’autre, la nature les mène réunis pendant tout le trajet jusqu’aux parties qui doivent les recevoir. Ceux qui examinent peu attentivement ne voient dans tous ces nerfs réunis qu’un seul nerf ; mais il n’y en a pas qu’un seul, il en existe autant dès le principe qu’il y a de parties où ils doivent s’insérer. S’il paraît n’y en avoir qu’un, c’est qu’ils sont enlacés les uns aux autres et que tous sont serrés ensemble par les membranes qui les enveloppent. C’est la remarque même que tout à l’heure (chap. viii) j’annonçais devoir faire sur la nature des nerfs.

Plus tard (cf. livre XVI) nous compléterons ce qui reste à dire de leur fonction, nous en traiterons séparément au lieu de jeter comme maintenant une observation incidente en passant. Terminons d’abord ce qui regarde les nerfs qui vont à l’orifice de l’estomac (pneumo-gastr.) et dont nous commencions à parler. Comme il était nécessaire à l’œuvre de la nature qu’après un court trajet fait ensemble, les nerfs de la septième paire se séparassent pour se rendre à la langue, la nature a fait marcher ces nerfs [dans une même gaîne] avec les artères carotides qui les avoisinent ; elle leur a fait avec celles-ci, traverser tout le cou, en les rattachant à elles par des membranes communes ; dans le thorax, les artères étant rattachées au ventricule gauche du cœur, la nature en a séparé les nerfs et les a fixés de chaque côté de l’œsophage. Au moment où la nature allait les diviser dans l’estomac, elle a fait passer à gauche celui de droite, et à droite celui de gauche, pensant qu’il fallait d’abord leur donner une direction oblique, puis les diviser. Ils étaient de cette façon bien moins exposés aux lé-