est en effet la source des nerfs durs, parce qu’elle est elle-même beaucoup plus dure que l’encéphale. Il est très-facile d’expliquer la cause de cette dureté, si l’on se rappelle nos observations faites dans le livre précédent (chap vi), savoir que pour la perfection de la sensation, il faut un prolongement de l’encéphale plus mou, et pour l’énergie du mouvement un prolongement plus dur ; pour cette raison même, il est des parties de l’encéphale plus dures et d’autres plus molles, et ce viscère, à partir de la portion antérieure qui est molle, devient toujours de plus en plus dur, afin qu’il puisse se rattacher à la moelle épinière. Ce point de jonction est la plus dure de toutes ses parties, comme aussi en cet endroit la moelle épinière est plus molle que dans toutes ses autres parties. Peu à peu celle-ci, à mesure qu’elle descend, devient plus dure. En effet, la moelle épinière présente à l’animal cette utilité qu’elle est dans le corps le principe des nerfs durs, l’encéphale n’étant pas susceptible d’une telle dureté, pour la cause précédemment énoncée.
La nature ne montre pas moins clairement encore dans cette sixième paire de nerfs dont notre but est de parler, qu’il était impossible que la perfection dans les sensations dérivât de nerfs durs, et que les nerfs durs ne peuvent provenir de l’encéphale, ni les mous de la moelle épinière. En effet ceux que l’encéphale fournit descendent jusqu’à l’os large, se distribuant presque dans tous les intestins et les viscères, bien que la plupart de ces viscères soient placés sur l’épine dorsale, dont l’extrémité est l’os appelé sacrum par les uns, os large par les autres. C’est là où nous avons dit que les nerfs se terminent.
Il eût été préférable, si cela eût été possible, que des nerfs venant de la moelle épinière par un court chemin, se distribuassent avec toute sécurité dans les viscères qui occupent ces régions ; mais il n’est pas possible que la moelle épinière, étant dure elle-même, soit le principe des nerfs mous, ni que l’encéphale soit le principe des nerfs des membres, nerfs qui ont atteint le plus haut degré de dureté, tandis que lui-même est d’une excessive mollesse. En effet, il est d’une évidence frappante qu’il fallait des nerfs très durs aux membres qui servent à des actions combinées, fortes et violentes ; mais il n’est pas moins évident qu’il était bon pour les viscères d’avoir des nerfs mous. Expliquons-en cependant la