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DU CRÂNE, DE L’ENCÉPHALE ET DES NERFS CRÂNIENS.

elle engendrât des ligaments. Et comme il fallait que ces ligaments sortissent par les sutures, ce point aussi a été démontré (VIII, ix), la nature a conséquemment établi en cet endroit la suture dite lambdoïde.


Chapitre vi. — Des sinus de la dure-mère et des veines qui en partent. — Ces veines servent à la fois à nourrir et à soutenir l’encéphale.


Quand ces dispositions eurent été prises, la nature, créant pour le passage du sang un grand nombre de routes (sinus) dans la dure-mère, en fit sortir des veines les unes petites, les autres grandes, dirigées soit en haut vers le diploé du crâne, et vers la membrane péricrànienne avoisinante, soit en bas vers la pie-mère sous-jacente. Ces veines ont été créées, non en vue d’une seule utilité (voy. p. 526), mais à la fois pour nourrir, ce qui est la fonction propre et spéciale de toute veine, et pour servir à rattacher tous les corps voisins avec la dure-mère.

Les replis de la dure-mère qui amènent le sang se réunissent au sommet de la tête dans une région vide comme un réservoir, et que pour cette raison Hérophile appelle ordinairement pressoir[1]. De là, comme d’une source élevée, elles envoient des ramifications à toutes les parties inférieures.

On ne saurait calculer le nombre des courants sanguins, parce qu’on ne peut non plus compter la quantité des parties qui sont nourries. Il est des veines qui coulent de la région centrale (pressoir) même dans tout le cervelet (veines cérébelleuses), divisées et ramifiées tout à fait comme les sillons d’un jardin potager. D’autres (sinus longit. supér. et infér. ?) dérivent de la partie antérieure, laquelle aboutit au pressoir, et vous diriez un ruisseau de sang que la nature a fait ingénieusement jaillir de la dure-mère. Car les canaux de la dure-mère (sinus latéraux ?) qui amènent le sang, venant confluer au pressoir, et l’une d’elles étant dirigée sur les corps sous-jacents, la nature ne confie plus désormais le sang à une seule veine ; mais des parties de la dure-mère prolongées en avant, elle forme le conduit sanguin (sinus droit ?), et de ce conduit elle détache dans tout son parcours des ramifications très-nombreuses.

  1. Voy. la Dissertation sur les termes anatomiques, et la Dissert. sur l’anatomie pour la détermination des sinus.