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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, IX, iv-v.

artères exhalent principalement le pneuma psychique. Celles-ci, en effet, remontent des parties inférieures ; les veines, au contraire, descendent d’en haut dans l’encéphale.

La nature a pourvu admirablement à ce que les substances qui tombent de leurs orifices traversent l’encéphale tout entier. En effet, tant qu’elles sont renfermées dans les vaisseaux mêmes, elles circulent avec ceux-ci dans toutes les parties du corps ; mais une fois qu’elles en sont sorties, chacune se dirige selon son impulsion naturelle : la substance légère et déliée monte ; la substance épaisse et lourde descend. Les artères qui aboutissent au canal intestinal ayant une position déclive, ne fournissent pas de pneuma au canal sur lequel elles se terminent, si ce n’est celui qui parfois est projeté par l’action des vaisseaux mêmes. Mais les artères de l’encéphale, dont la direction est ascendante, laissent toujours échapper le pneuma, parfaitement élaboré, dans le plexus réticulé, d’où il est emporté par les artères de l’encéphale en aussi grande quantité qu’il afflue dans le plexus. En effet, il ne peut traverser promptement les artères du plexus : il est retenu dans tous leurs détours, en haut, en bas, de côté, errant dans tous leurs circuits si nombreux et si variés ; de sorte que, faisant un long trajet dans le plexus, il achève de s’élaborer. Une fois élaboré, il tombe à l’instant dans les ventricules de l’encéphale ; car il ne fallait, ni que le pneuma séjournât trop longtemps dans les plexus, ni qu’il s’échappât encore mal élaboré.

Il n’importait pas seulement aux ventricules mêmes qu’il en fût ainsi ; l’encéphale tout entier y était intéressé, et l’intérêt pour lui n’était pas moindre. Toutes les parties de l’encéphale en contact avec la membrane qui les enveloppe puisent, en effet, dans les vaisseaux mêmes de celle-ci l’aliment qui leur est propre. Pour celles qui en sont plus éloignées, elles trouvent un secours dans le courant des matières ; car toutes les parties du corps ont la faculté d’attirer leur aliment propre ; mais elles ne peuvent opérer cette attraction ni de loin, ni à une longue distance, si elles n’empruntent un secours étranger. Ce secours a été ménagé avec soin par la nature, surtout dans l’encéphale : d’abord, parce qu’il est le plus important de tous les organes ; ensuite, parce qu’il est séparé des vaisseaux par de grands intervalles ; en troisième lieu, parce que, vu sa mollesse et sa température modérée, il était moins capable