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DU CRÂNE, DE L’ENCÉPHALE ET DES NERFS CRÂNIENS.

elles contiennent un sang pur à la naissance des replis, mais à leur extrémité voisine des testicules il n’est plus exactement rouge : le suc qu’elles renferment est déjà plus blanc, ayant encore besoin, pour devenir la substance parfaite du sperme, d’une petite élaboration qu’il empruntera aux testicules eux-mêmes. Mais autant le pneuma psychique de l’encéphale exigeait une élaboration plus parfaite que le sperme, autant le plexus réticulé a été créé plus entrelacé que les vaisseaux spermatiques. Nous avons donc démontré avec raison dans les Commentaires [sur les dogmes d’Hippocrate et de Platon, VII, iii] que le pneuma psychique de l’encéphale trouve une origine matérielle convenable dans le pneuma vital qui vient [du cœur] à travers les artères.

Nous répéterons maintenant encore une observation faite dès le début de tout l’ouvrage (I, viii et xvi), c’est qu’il n’est pas possible de découvrir convenablement aucune utilité d’aucune partie, si d’abord l’on n’est familiarisé parfaitement avec la fonction de tout l’organe. Ainsi nous avons démontré, dans les Commentaires précités (voy. aussi V, vii et VI, ii), que l’âme raisonnable habite dans l’encéphale ; que nous raisonnons au moyen de ce viscère ; que la plus grande partie du pneuma psychique y est renfermée, enfin que ce pneuma acquiert sa propriété spéciale par l’élaboration qu’il y subit (voy. Dissert. sur la phys.).

Remarquons ici que la structure du plexus réticulé, non moins que les autres particularités de celle de l’encéphale, concordent merveilleusement avec nos exactes démonstrations. En effet, l’encéphale tout entier est entrelacé par ces artères, qui présentent des ramifications variées ; beaucoup d’entre elles aboutissent aux ventricules, ainsi qu’une grande partie des veines qui descendent du sommet de la tête. Venant de régions opposées, elles rencontrent les artères, se distribuent comme elles dans toutes les parties de l’encéphale, aussi bien dans les ventricules mêmes que dans les autres parties. De même que, dans l’estomac et les intestins, descendent un grand nombre de veines et d’artères qui déversent de la bile, de la pituite et d’autres humeurs analogues dans la cavité extérieure [par rapport aux artères ; c’est-à-dire dans le canal intestinal], et retiennent en elles le sang et le pneuma vital, de même les veines déversent leurs superfluités, d’une façon semblable, dans les ventricules de l’encéphale et retiennent le sang, tandis que les