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DU CRÂNE, DE L’ENCÉPHALE ET DES NERFS CRÂNIENS.

éponges] venait d’Hippocrate. Donc les fosses nasales exposées aux lésions sont protégées par ces grands remparts osseux d’une étendue considérable.

Pour le palais, comme les ouvertures aboutissent à la bouche et que de plus elles doivent être recouvertes intérieurement par une membrane épaisse, il n’était pas besoin de grande protection, mais il suffisait de ces trois choses, la glande, l’os et la membrane. Maintenant que la glande soit en dehors de la dure-mère, je pense que cela est évident, même si je ne le disais pas, comme aussi que la distance de l’os palatin à la membrane égale la profondeur de la glande.

Il serait convenable à présent de dire quelle partie la nature a établie dans cette région. Il est évident qu’entre toutes celles du corps, c’est la mieux garantie, étant recouverte à sa partie supérieure par tout l’encéphale et par le crâne, et à sa partie inférieure par l’os palatin et par la bouche. Aussi l’animal pourrait mourir plusieurs fois si cela était possible avant que ces parties fussent atteintes par le choc d’un corps extérieur.


Chapitre iv. — Disposition admirable du plexus réticulé ; il sert à élaborer le pneuma psychique, comme les réseaux tortueux des vaisseaux spermatiques servent à élaborer le sperme. — Analogies et différences dans la manière dont les vaisseaux se comportent avec le canal intestinal et avec l’encéphale. — Que tout est disposé dans l’encéphale pour la présente élaboration et distribution du pneuma et pour l’alimentation du viscère.


Le plexus dit réticulé[1] par les anatomistes, plexus qui embrasse la glande même et se déroule en arrière à une grande distance, est le plus merveilleux des corps établis dans cette région. En effet, peu s’en faut qu’il ne s’étende sous toute la base de l’encéphale. Ce réseau n’est pas simple ; on dirait plusieurs filets de pêcheurs tendus les uns sur les autres. Mais ce filet naturel a ceci de particulier que toujours les mailles de l’un sont attachées à celles de l’autre et qu’on ne saurait prendre l’un des filets sans l’autre. Si l’on en prend un, tous viennent à la suite parce que tous se tiennent entre eux et sont attachés les uns aux autres. Mais, ni pour la délicatesse de la composition, ni pour la densité du lacis, vous ne

  1. Le rets admirable n’existe pas chez l’homme, mais seulement chez les grands mammifères. Voy. Dissert. sur l’anatomie, et Hoffmann, l. l., p. 208 et suiv.