Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T1-1854.djvu/606

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
574
UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, IX, iii-iv.

phale au cervelet et se dirige obliquement vers le premier en descendant. Au moment où ils se rencontrent, ils sont reçus tous deux dans une région commune, creuse et inclinée (infundibulum). Le bord supérieur de cette cavité est un cercle parfait. De là, se rétrécissant toujours davantage, elle aboutit à une glande inférieure, semblable à une sphère aplatie (glande pituitaire) et ayant elle aussi une cavité manifeste (voy. Dissert,sur l’anat.). À la suite vient un os (ethmoïde) qui ressemble à un crible et se termine au palais. Tel est le chemin des superfluités épaisses.

L’utilité de chacun des organes qui s’y trouvent est déjà évidente, même si je ne l’énonce pas, mais j’en parlerai pour qu’il n’y ait pas de lacune dans le discours. La cavité infundibulum à laquelle aboutissent les méats, cavité que les uns nomment bassin à cause de sa figure, les autres entonnoir à cause de son utilité qui consiste à remplir l’office d’un réservoir à sa partie supérieure ; à sa partie inférieure, comme l’indique son nom, il représente un entonnoir. En effet, son ouverture descend jusqu’à la cavité de la glande. Comme cette partie devait à son extrémité supérieure se rattacher en haut à l’encéphale et en bas aboutir à la glande, elle a été nécessairement créée membraneuse ; et si une membrane mince, la membrane choroïde (prolong. de la pie-mère) entoure l’encéphale même, il était hors de propos de lui chercher un autre lien avec l’encéphale. C’est donc, comme il le fallait, une partie de cette membrane qui en s’étendant constitue le corps du bassin.

Quant à l’utilité de la glande à laquelle aboutit l’entonnoir, il est manifeste qu’elle filtre les superfluités ; ce fait est connu des anatomistes, et ce n’est pas une grande preuve de leur habileté. Mais pourquoi de l’entonnoir les superfluités ne tombent-elles pas immédiatement par les ouvertures du palais ? Cette question digne d’examen est omise par les anatomistes aussi bien que celle qui regarde les os ethmoïdes du nez ; en effet, ils n’expliquent pas non plus dans quel but ces os ont été créés ; ils se contentent de dire qu’ils servent à filtrer les superfluités, et croient que cela suffit. Ils négligent complètement d’expliquer qu’il était mieux que ces superfluités fussent filtrées et qu’elles ne tombassent pas immédiatement. Cette remarque même nous l’avons ajoutée et nous avons montré (VIII, vii) qu’il valait mieux appeler ces os spongoïdes qu’ethmoïdes, et que cette comparaison [avec des