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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VIII, xiv.

l’épiphyse vermiforme se voit aussi dans toutes les autres parties, (en effet, tout autre changement d’arrangement nuira à la fonction, ainsi que nous le démontrerons immédiatement), comment ne serait-on pas ridicule en venant nier l’art de la nature ? En effet, les fesses sont assez élevées au-dessus du canal (voy. p. 566, note 1) pour porter l’épiphyse repliée sur elles, et si l’ensemble du conduit a été créé allongé, c’est pour qu’il jouisse d’une grande variété de mouvement : c’est l’utilité même que présentent les parties composées de corps nombreux et petits. En effet, pour qu’une différence considérable en plus ou en moins existe dans le mouvement, la nature l’a créé capable d’avoir plusieurs replis et flexions. Comme toutes ces dispositions devaient lui donner un mouvement facile et varié, et qu’il était à craindre que portée sur la partie convexe des fesses elle n’en glissât et n’abandonnât le conduit, la nature a imaginé de l’attacher aux fesses par des ligaments que les habiles en anatomie nomment tendons (racines des nerfs pathétiques ?) et qui les serrant et les retenant des deux côtés, empêchent les fesses de s’écarter.

La nature aussi l’a faite dure pour qu’elle résistât aux lésions, mais pas assez dure pour qu’elle cessât d’être une partie de l’encéphale. Là encore, mesurant l’utilité avec une précision rigoureuse, elle lui a donné le degré de dureté convenable pour qu’elle restât une partie de l’encéphale.

Si avec toutes ces précautions la nature lui eût attribué, par suite de sa composition, des plis obliques ou droits, et non pas transverses, comme ils le sont effectivement, il n’en résulterait aucun avantage. En effet, elle ne s’arrondirait pas de la façon que nous avons dite, si par des flexions transverses, elle ne se repliait en arrière, et elle ne pourrait, comme il a été démontré, ouvrir et fermer peu à peu le conduit. L’absence d’un seul corps rendrait inutiles tous ces corps nombreux et variés qui environnent le canal (voy. p. 566 et note 1).

Il est maintenant évident pour ceux qui ont prêté leur attention à ce discours que si quelqu’une des parties énoncées était altérée, il en résulterait, en beaucoup de cas, seulement une gêne pour la fonction, mais parfois la destruction complète de cette fonction. Aussi ne puis-je concevoir de quelle façon l’on peut s’y prendre pour démontrer que ce ne sont pas là les œuvres de l’art le plus parfait.