Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T1-1854.djvu/597

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
565
DE LA TÊTE, DE L’ENCÉPHALE, DES SENS.

méconnaître la fonction de l’apophyse vermiforme (vermis inferior du cervelet)[1], et attribuer à une glande plus d’importance qu’il n’est juste. En effet, si elle faisait partie de l’encéphale même, comme le pylore fait partie de l’estomac, elle pourrait, obéissant aux contractions et aux dilatations de cet encéphale, en vertu de sa position favorable, ouvrir et fermer tour à tour le conduit. Comme cette glande, au contraire, ne fait en aucune façon partie de l’encéphale, et n’est pas rattachée à l’intérieur du ventricule, mais qu’elle s’y attache extérieurement, comment pourrait-elle avoir une action si puissante sur le conduit quand elle ne se meut pas par elle-même ? Qui empêche, dira-t-on peut-être, qu’elle n’ait un mouvement propre ? Une seule chose : c’est qu’à ce compte, la glande tiendrait à nos yeux le rang d’encéphale, et que l’encéphale lui-même serait seulement un corps divisé par de nombreux canaux comme un organe propre à obéir à celui qui naturellement peut se mouvoir. Ce sont là, qu’est-il besoin de le dire, les suppositions d’un esprit ignorant et qui refuse de s’instruire.

Quand on imagine, en effet, qu’il doit nécessairement exister près du canal du cerveau une partie propre à surveiller et à régler l’entrée de l’esprit ; cette partie qu’on ne peut découvrir, ce n’est pas le conarium, mais cette apophyse semblable à un ver qui s’étend dans tout le conduit. Les anatomistes habiles lui donnant un nom tiré de sa seule figure, l’appellent apophyse vermiculaire.

Voici quelles sont sa situation, sa nature et ses relations avec les parties voisines. De chaque côté du conduit, il existe des éminences minces et allongées de l’encéphale appelées fesses (tuberc. quadrijumeaux). Leur jonction ne peut mieux se comparer qu’aux cuisses d’un homme qui se touchent l’une l’autre [par leur partie supérieure]. Il en est qui, les comparant aux testicules, aiment mieux les appeler testicules que fesses. Quelques-uns nomment testicules les corps (nates des mod. ou tuberc. quadrij. ant.) qui sont en rapport avec le conarium, et fesses les corps situés en arrière

  1. Galien, du moins d’après les textes imprimés (car le ms. 2154 a, je crois, toujours épiphyse) appelle le corps vermiforme tantôt épiphyse, tantôt apophyse. Hoffmann (l. l., p. 204) a discuté ce fait de lexicologie anatomique. Il croit qu’il faut lire partout ἀπόφυσις. Comme la question doit être décidée aussi bien à l’aide des mss. que par l’étude même du corps dont il est question, je réserve cet examen pour la Dissertation sur l’anatomie.