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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VIII, xi-xii.

autre que celle des voûtes mêmes qui existent dans les maisons. De même, en effet, que ces voûtes sont plus propres que toute autre figure à porter le fardeau superposé, de même celle-ci soutient sans inconvénient toute la partie de l’encéphale qui pèse sur elle ; car un corps sphérique est sur tous ses points exactement semblable à lui-même, par conséquent c’est, de toutes les figures, la moins susceptible de lésion et en outre la plus grande de toutes celles qui ont un périmètre égal (cf. I, xi, xiv ; III, viii ; IV, vii ; VII, vii ; XI, xii). Ce n’est pas là un médiocre avantage pour les vaisseaux, les conduits, les ventricules et toutes les cavités engendrées pour recevoir quelques substances. En effet, de ces corps les plus excellents sont ceux qui, avec des dimensions moindres, ont la plus grande capacité.

Le canal (voy. p. 566, note 1) établi entre le ventricule qui s’étend sous le corps voûté et le ventricule du cervelet, vous permet de calculer les utilités mêmes de cette forme. En effet, le corps arrondi est le moins exposé aux lésions, et celui dont la capacité est la plus grande, le plus propre à supporter un fardeau. Il en est de même de tous les canaux qui parcourent le corps entier, de toutes les artères et veines et de toutes les cavités. En effet, tous sont sphériques, mais, à cause des apophyses, des épiphyses et des anastomoses mutuelles, l’exactitude de la sphère est détruite ; toutefois la figure demeure toujours arrondie[1]. Du reste, si vous examinez le centre même d’une cavité quelconque, vous trouverez que c’est là la portion la plus arrondie, parce que, n’étant pas encore altérée par les apophyses, elle conserve la forme naturelle à la figure. De même, si, par hypothèse, vous enlevez des ventricules antérieurs mêmes la voûte de la cavité centrale et les apophyses qui descendent vers le nez (nerfs olfactifs), et celles aussi qui se dirigent vers les parties latérales et inférieures (étage infér. des ventr. latéraux ?)[2], sur les utilités desquelles nous reviendrons, vous trouverez exactement sphérique l’espace qui

  1. Καὶ εἴγε τὸ μέσον αὐτὸ κοιλίας ἡστινοσοῦν ἐπισκοποῖς τίνος ἂν μάλιστα εὔροις αὐτὸ σφαιροειδέστερον. κ. τ. λ. vulg. Le ms. 2154 donne un texte de beaucoup préférable en supprimant τινος avant ἀυ. μάλ. et en donnant σφαιροειδέστατον.
  2. Voyez sur ce passage capital pour la forme des ventricules, la Dissertation sur l’anatomie.