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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VIII, xi.

unique est affecté. L’existence d’un organe double est donc, quand elle est possible, une garantie plus sûre que celle d’un organe simple. Mais cela n’est pas possible dans tous les cas. Ainsi l’existence de deux rachis sur un seul animal était complètement impossible ; par conséquent celle de deux moelles épinières ; par conséquent encore, il ne pouvait y avoir une double cavité dans le cervelet, puisque c’est de lui que sort la moelle épinière.


Chapitre xi. — Du nom du cervelet. — Utilité propre des diverses cavités ou ventricules de l’encéphale. — Du ventricule du cervelet, quatrième ventricule en particulier (quatrième des modernes). — Utilité de la réunion des deux ventricules antérieurs à un canal commun. — Utilité de la voûte du cerveau ; que son nom est en rapport avec cette utilité.


Comme tous les nerfs du corps qui se distribuent dans les parties inférieures à la tête doivent dériver ou du parencéphale (cervelet), ou de la moelle épinière, ce ventricule du cervelet (quatrième des modernes) doit être d’une grandeur considérable et recevoir le pneuma psychique élaboré dans les ventricules antérieurs ; il était donc nécessaire qu’il existât un canal (voy. p. 566, note 1) entre eux et lui. En effet, le ventricule paraît grand ; et le canal qui des ventricules antérieurs vient y déboucher, est fort grand aussi. Ce canal seul offre une communication du parencéphale avec l’encéphale. Tels sont en effet les noms qu’Hérophile[1] donne habituellement à l’une et à l’autre partie, appliquant par excellence à la partie antérieure, à cause de sa grandeur, la dénomination du tout.

L’encéphale étant double comme il a été dit, chacune de ses parties est beaucoup plus considérable que tout le parencéphale, mais la partie antérieure s’étant emparée du nom général, il n’était pas possible de trouver pour le parencéphale un nom plus convenable que celui qu’il porte. D’autres pourtant ne lui donnent pas ce nom, mais l’appellent encranis et encrane. Il ne faut pas les blâmer, si en vue d’un enseignement clair, ils ont créé quelque dénomination, quoique dans la vie beaucoup de

  1. On a vu plus haut par la note 1 de la p. 542, que ce nom se trouve déjà dans Aristote. — On verra plus bas. par le chap. xiii et par un passage du traité Des dogmes d’Hippocrate et de Platon, VII, iii, t. V, p. 602-3, que c’est Érasistrate qui a inventé le mot ἐγκρανίς.