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DE LA TÊTE, DE L’ENCÉPHALE, DES SENS.



Chapitre i. — La pie-mère, à l’instar du chorion et du mésentère, relie tous les vaisseaux (veines et artères) de l’encéphale, de plus, elle maintient l’encéphale lui même et l’empêche de s’affaisser et de s’étaler. Galien établit cette dernière proposition en montrant que l’encéphale s’affaisse très-aisément chez un animal mort, tandis qu’il devrait être, selon lui, plus dur que chez un animal vivant.


Ainsi la pie-mère affermit l’encéphale en même temps qu’elle le recouvre, et de plus elle relie encore tous les vaisseaux qu’il renferme. Tel est aussi le chorion dans le fœtus, et le mésentère. En effet, l’une et l’autre membrane est composée de veines et d’artères nombreuses situées l’une près de l’autre, et d’une membrane mince qui relie les parties intermédiaires. De même la pie-mère rattache toutes les artères et les veines de l’encéphale, afin qu’elles ne s’entre-croisent ni ne s’entremêlent, et que dans les mouvements elles ne s’écartent pas de leur place, leur base étant peu stable, puisqu’elles reposent sur un corps si humide, si mou et presque fluide (c’est-à-dire sur l’encéphale). C’est pourquoi non-seulement elle embrasse l’encéphale, mais encore s’introduit dans ses profondeurs, le traverse en tous sens, s’insinue dans toutes ses anfractuosités, s’étendant avec les vaisseaux jusque dans la cavité des ventricules.

À ce propos, j’ignore pourquoi la plupart des anatomistes[1], encore mal éveillés, sans doute, appellent plexus et replis choroïdiens, la portion de la pie-mère qui tapisse intérieurement les ventricules, et refusent pour les autres parties et de les comparer au chorion, et de les nommer de même. Pour nous, nous savons et nous démontrons que sa nature et son utilité est identique à celle du chorion et du mésentère. Nous disons que ces dernières membranes relient les artères et les veines, et que la pie-mère, indépendamment de ces vaisseaux, relie encore tout l’encéphale.

Une grande et nouvelle preuve que l’encéphale est contenu et resserré par la pie-mère, est la suivante : Prenez un animal quelconque (il vaut mieux en choisir un gros), mettez à nu l’encéphale sur toutes ses faces, encore retenu et adhérent par la base ; commencez à en détacher la pie-mère, et vous verrez à l’instant cha-

  1. On verra, dans la Dissertation sur l’anatomie, que Vésale, VII, iii, prend la défense de ces anatomistes.