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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VIII, v-vi.

plus mou à sa partie antérieure, plus dur dans l’autre partie, que les anatomistes appellent parencéphale (cervelet)[1]. Ils sont séparés par un repli de la dure méninge (tente du cervelet), et ne se rattachent qu’au niveau du conduit (voy. p. 566, note 1) situé sous le sommet de la tête et par les corps qui environnent ce conduit. Comme la partie antérieure devait être plus molle, en tant que principe des nerfs mous, lesquels vont aux sens, et que la partie postérieure devait être plus dure, en tant que principe des nerfs durs, lesquels se distribuent dans tout le corps ; comme aussi il n’était pas bon pour la sécurité qu’un nerf mou fût en contact avec un nerf dur, la nature a établi une séparation (faux) entre les deux parties de l’encéphale, et entre ces deux parties elle a placé la dure méninge (dure-mère), qui devait embrasser tout l’encéphale composé des parties sus-nommées. De plus, dans cet encéphale antérieur, les parties voisines de l’enveloppe appelée dure et épaisse méninge (dure-mère), ont été créées avec raison plus dures (couche corticale ?) ; mais la partie moyenne enveloppée par les parties superficielles (substance blanche ?) a été créée plus molle. En effet la partie extérieure, devait être prémunie contre les lésions et prédisposée pour la production des nerfs plus durs. Quant à la partie moyenne elle trouvait dans sa position même une garantie contre les lésions et était un point d’origine convenable pour les nerfs mous. En effet, le cervelet ne donne absolument naissance à aucun nerf mou ; mais la partie antérieure de l’encéphale devait nécessairement produire quelqu’un des nerfs durs, par exemple, je pense, les nerfs moteurs de l’œil. En conséquence, bien que ces derniers soient voisins des nerfs mous, ce n’est pas, comme ceux-ci, des parties profondes qu’ils tirent leur origine, mais des

  1. Aristote (Hist. anim., I, xvi, init.) dit aussi : « L’encéphale est partagé en deux chez tous les animaux, et sur cet encéphale se trouve ce qu’on appelle le parencéphale. C’est la partie la plus postérieure. Elle a une forme différente de l’encéphale, eu égard à la consistance et à l’apparence. » Il me semble que, dans ce passage, Aristote parle à la fois de la division du cerveau proprement dit en deux hémisphères, et de celle de tout l’encéphale en deux parties, le cerveau et le cervelet. Quant à Galien, il ne parle ici que de la seconde espèce de division. Voy. aussi Hippocrate, De la maladie sacrée, § 3, t. VII, p. 366. — Hoffmann (l. l., p. 168) a longuement discuté sur la différence de dureté que Galien signale entre le cerveau et le cervelet. Je reprends cette question dans la Dissert. sur l’anat.