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DE LA TÊTE, DE L’ENCÉPHALE, DES SENS.

Mais on trouve en lui des parties qui n’ont absolument aucune affinité avec la substance du poumon, en arrière les vertèbres, et la moelle qu’elles renferment, certains ligaments et tendons, et en général dans tout le cou beaucoup de muscles, de nerfs, de glandes, et le canal de l’estomac qu’on nomme œsophage. Il en est d’autres qui ont du rapport avec le poumon, par exemple les artères et les veines, mais comme le poumon les tient du cœur, en quoi aurait-il encore besoin du cou ? Reste le système de la trachée-artère commun au cou et au poumon. Comme trois vaisseaux forment la trame du poumon, veine, artère lisse et trachée-artère, les deux premiers sont communs à tout le corps, en sorte que vous ne trouveriez pas une partie où l’un et l’autre ne se rencontrent. Quant au système de la trachée-artère, il existe dans le cou et dans le poumon seulement ; unique et très-grande dans le cou, elle se divise dans le poumon où les bronches sont formées par les subdivisions de la grande trachée (ramifications bronchiques).

C’est pourquoi tous les animaux qui ont un poumon attirent l’air dans leur poumon par cette trachée, et l’expirent par le même canal. L’émission du souffle, principe matériel de la voix, nous l’avons démontré (cf. VII, v, p. 466), est produite par elle. Sans elle, la voix ne se produit pas ; et le premier, le plus important organe de la voix, qu’on nomme larynx, forme l’extrémité supérieure de la trachée-artère ; on l’appelle encore pharynx, de même que l’organe placé au-devant du larynx, il en résulte que la voix manque chez tout animal dépourvu de cou.

C’est ainsi qu’au poumon est allié le pharynx, si utile pour les

    de cou : tel est le genre des poissons. L’œsophage est le conduit par lequel la nourriture chemine vers l’estomac ; de sorte que les animaux dépourvus de cou n’ont évidemment pas d’œsophage. L’œsophage n’existe pas nécessairement en vue de la nourriture ; car ce n’est pas à cause d’elle qu’il a été préparé. L’estomac peut venir immédiatement après la bouche ; mais cela n’est pas possible pour le poumon, car il doit exister une certaine espèce de passage commun, au moyen duquel l’air est distribué à travers les artères dans les canaux (cellules pulmonaires ?) ; comme ce passage est double (division de la trachée en bronches), il accomplit ainsi très-bien l’aspiration et l’expiration. Puisque l’organe de la respiration a nécessairement une certaine étendue, nécessairement aussi l’œsophage est placé entre la bouche et l’estomac. » — On voit que Galien n’a guère fait que paraphraser Aristote ; il le suit également pour tout ce qui regarde la position respective de l’œsophage et de la trachée.