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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VII, xxi.

reçoit, plus que les mamelles, le sang élaboré d’abord dans les artères et les veines ?

Ne voyez-vous pas que la nature pouvant détacher un rameau de la grande veine, appelée veine cave, qui du foie remonte par le diaphragme, a négligé ce moyen, bien que la veine fût proche des mamelles. Elle a amené d’abord cette veine au cœur, lui a

    mamelles. Puisque l’éléphant n’a qu’un petit à la fois, il n’a qu’une mamelle [de chaque côté], lesquelles sont placées sous l’aisselle ; voilà pourquoi l’éléphant n’a que deux mamelles, et les a dans cet endroit. Les animaux à progéniture nombreuse les ont sous le ventre ; la raison en est que des animaux qui devaient nourrir beaucoup de petits devaient posséder plusieurs mamelles. Donc, puisqu’il n’était pas possible d’avoir plus de deux mamelles sur la largeur, attendu qu’il n’y a que deux côtés, le gauche et le droit, il était nécessaire qu’elles fussent dans ce cas placées en longueur ; or la région intermédiaire, entre les jambes de devant et celles de derrière, était la seule qui eût de la longueur. Les animaux qui n’ont pas les pieds fendus en plusieurs doigts, mais qui ont une progéniture peu nombreuse, ou qui portent des cornes, ont leurs mamelles aux aines, comme la jument, l’ânesse, la femelle du chameau ; car ces animaux ne font qu’un petit ; les deux premiers sont solipèdes et le dernier est didactyle. La biche, la vache, la chèvre, et tous les animaux analogues rentrent dans la même catégorie. La raison en est que chez ces animaux la croissance se fait vers la partie supérieure du corps. La nature a donc placé les mamelles là ou il y avait affluence et surabondance de résidus et de sang ; or cet endroit était la partie inférieure du corps, aux environs des canaux d’écoulement. Là, en effet, où il y a mouvement de l’aliment, les mamelles pouvaient en prendre. Dans l’espèce humaine donc, l’homme aussi bien que la femme a des mamelles ; tandis que chez les animaux quelques mâles n’en ont pas ; par exemple chez les chevaux quelques-uns n’en ont pas, et d’autres en ont, notamment ceux qui ressemblent à leur mère » — « Il semble, dit Cuvier (Anatomie comparée, 2e éd., t. VIII, p. 605, suiv.), que la situation des mamelles et leur nombre changent d’autant plus facilement, dans les différentes espèces qu’il y en a davantage. Ces nombres varient même quelquefois, quoique très-rarement, dans les individus d’une même espèce. Il est d’ailleurs ordinairement en rapport avec le nombre des petits que ces femelles peuvent mettre bas. Pour l’apprécier d’une manière comparable, nous l’avons calculé d’après celui des mamelles, et non des masses glanduleuses qui se confondent souvent. En général les mamelles peuvent être situées à l’extérieur du thorax, le plus généralement au bas et sur les côtés ; elles remontent quelquefois plus ou moins sur les côtés ou elles sont absolument supérieures et à peu de distance de l’épine. Les mamelles sont encore très-souvent abdominales ou inguinales, ou placées de chaque côté de la vulve. Il peut même s’en trouver sous la queue. Leur nombre varie de deux à quatorze. Il est généralement plus grand chez les petits animaux dont les petits sont nombreux, que chez les grands mammifères qui ne mettent bas qu’un ou deux petits. »