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DES ORGANES DE LA VOIX.

s’écartât vers le muscle fort, et que, s’éloignant du centre du larynx, il ne se détournât considérablement de côté, la nature a jugé préférable de ne pas s’en remettre à des muscles seuls pour son équilibre, mais de disposer quelques ligaments robustes destinés uniquement à lui prêter un appui, non pas accessoire, mais solide et réel. Dans ce but, la nature me paraît ne s’être pas bornée à placer des ligaments aux deux côtés de l’os hyoïde (ligaments hyo-thyréoïdiens-latéraux), elle a encore fait naître pour les insérer à chacune de ses faces d’autres ligaments cartilagineux arrondis. L’hyoïde n’en est pas moins rattaché par des membranes non-seulement au larynx (ligaments thyréo-hyoïdiens latéraux et médians), et à l’épiglotte (ligament hyo-épiglotique), mais encore à l’œsophage. Outre ces parties, il y a immédiatement un appui qui rattache l’os hyoïde à la tête (ligament stylo-hyoïdien). Chez quelques animaux, cet appui est plutôt osseux ; chez d’autres il est cartilagineux ; et cela en raison du volume des muscles qui s’implantent sur l’hyoïde. Voilà comme sont constituées les parties du larynx et de la trachée-artère.


Chapitre xx. — Récapitulation de ce que Galien avait exposé dans le traité Des causes de la respiration, sur la direction des fibres des muscles intercostaux (particularité ignorée des anatomistes ses devanciers), et sur les mouvements des côtes.


Parlons maintenant du thorax, en rappelant ici d’abord les remarques faites par nous dans le livre Sur les causes de la respiration. En effet, ainsi que nous l’avons dit d’une manière générale, au début de l’ouvrage Sur l’utilité des parties (I, viii, ix et passim), les fonctions de l’ensemble des organes doivent être connues avant que l’on puisse exposer les utilités de leurs parties. Car toutes répondent dans leur construction à un but unique : l’action de tout l’organe. Évidemment donc quiconque, avant d’être parfaitement instruit de cette action, imagine avoir fait quelques progrès dans la connaissance de l’utilité des parties, est dans une erreur complète.

Nous avons indiqué dans le livre Sur les causes de la respiration[1] les nombreux et admirables moyens inventés par la nature

  1. Ce traité est perdu ; nous ne possédons qu’un fragment sous le même titre ; mais on doute de son authenticité.