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DES ORGANES DE LA VOIX.

çant pas au milieu du tube, liquide si peu abondant qu’il est immédiatement absorbé par le poumon, lequel en est humecté en entier[1].

Ce fait même est encore démontré par les glandes voisines du larynx (glandes salivaires, thyréoïde, thymus), lesquelles offrent une substance plus spongieuse que les autres glandes ; presque tous les anatomistes, en effet, s’accordent à reconnaître que la nature les a créées pour lubrifier toutes les parties du larynx et du pharynx. Il serait étonnant qu’ayant établi ces glandes pour lubrifier ces parties, elle eût complétement fermé à la boisson l’entrée du poumon. Tout ce que j’ai dit témoigne assez que les aliments ne sauraient tomber dans le conduit du larynx, mais il n’en résulte pas pour cela qu’il n’y pénètre point quelques gouttes de liquide. Si je rappelle ces faits démontrés ailleurs, c’est pour faciliter l’intelligence du sujet.


Chapitre xviii. — Par quel moyen l’œsophage n’est pas comprimé par le larynx.


Revenons aux autres utilités de ce qui se voit et se passe dans le larynx. Nous disions tout à l’heure (chap. iii, p. 460) que le ligament membraneux qui remplit les intervalles entre les cartilages sigmoïdes établissait une communauté entre le conduit de l’œsophage et celui de la trachée-artère. Nous disions aussi (chap. iii et iv) que si l’artère en cet endroit était circulaire, elle rétrécirait le passage des aliments. Ce rétrécissement, l’œsophage devrait le subir, étant établi près du larynx, corps entièrement cartilagineux (voy. chap. v, p. 465). Comment donc ne se rétrécit-il pas dans la déglutition des aliments ? Cela ne peut arriver qu’à la condition que lui-même est tiré en bas, tandis que le larynx remonte. Ainsi est modifiée la position réciproque de ces deux conduits, de telle sorte que l’extrémité supérieure répond à la trachée-artère, tandis que le larynx remonte dans le pharynx.


Chapitre xix. — De l’os hyoïde. — Des muscles qui s’y attachent. — Utilité de ces muscles et de l’os hyoïde lui-même. — De son mode d’union avec la tête.


Toutes ces combinaisons de la nature sont admirables : de plus, l’os appelé hyoïde, bien que très-petit, présente encore des utili-

  1. Voy p. 440, note 2.