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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VII, xvii-xix.

ments. Car les corps trop mous restent toujours abaissés, tandis que les corps trop durs sont très-difficiles à mouvoir. L’épiglotte, évitant ces deux extrêmes, doit se maintenir droite quand nous respirons et se renverser quand nous avalons.

Si, tout en réunissant ces deux conditions, elle était moins grande que l’orifice du larynx, il ne résulterait aucun avantage de son renversement, non plus que si elle était plus grande, car ainsi elle obstruerait encore l’œsophage. Si les aliments inclinent l’épiglotte sur le conduit du larynx, il en est de même des matières vomies relativement au cartilage aryténoïde. En effet, ce cartilage est tourné aussi vers la cavité du larynx, en sorte que le flux des matières qui remontent de l’œsophage venant frapper sa face postérieure, abaisse aisément tout le cartilage du côté où il incline.


Chapitre xvii. — Le cartilage aryténoïde a une utilité analogue à celle de l’épiglotte. — Si les aliments ne peuvent pas tomber dans la trachée, il ne s’ensuit pas qu’un peu de liquide n’y puisse pénétrer. Cette petite quantité de liquide lubrifie le poumon, comme les glandes voisines du larynx servent aussi à humecter cet organe.


Examinons ici la structure du cartilage aryténoïde, comme nous avons fait auparavant pour celle de l’épiglotte. En effet, si sa grandeur n’était pas telle qu’elle est réellement, sa forme telle, et telles aussi sa substance et sa position, il est évident qu’une partie assez considérable des matières vomies, accumulée près de la cavité du pharynx, serait entraînée dans la trachée-artère. Dans l’état actuel, la nature a établi ces deux admirables opercules du larynx qui sont fermés par les matières mêmes dont ils empêchent la chute dans le larynx ; c’est un expédient analogue à celui que nous signalions plus haut (VI, x, xi, xiv, xv, xvi), en parlant des membranes des orifices du cœur (valvules). À propos de celles-ci, nous observions (VI, xvi, p. 440) que, si la nature a créé une semblable épiphyse, ce n’est pas pour qu’il ne pénètre absolument aucune matière dans les orifices opposés, mais pour éviter une introduction considérable et précipitée. De même ici, il faut se rappeler les remarques faites dans mon traité Des dogmes d’Hippocrate et de Platon [VIII, ix], sur la petite quantité de liquide qui descend dans la trachée-artère, appliqué le long de ses parois et ne s’avan-