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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VII, xiv.

qu’elle distribue à toutes les parties qu’elle rencontre, comme ferait l’homme le plus généreux, vous vous étonneriez, je pense, qu’aucune d’elles ne se soit détachée sur les six muscles du larynx, bien qu’elle traverse le cou, non loin de ceux-ci, et qu’elle fournisse même quelque nerf à certains des muscles du cou. Mais nous venons de démontrer (au commencement de ce chapitre) que [six] des muscles du larynx ne devaient pas recevoir de nerfs qui se dirigent de haut en bas. Maintenant, nous allons expliquer comment, loin d’oublier ces six muscles, le Créateur, détachant de ces grands faisceaux qui passent près d’eux un rameau suffisant, leur a communiqué aussi la sensibilité et le mouvement.

Prêtez une oreille attentive à ce discours qui s’efforce d’expliquer un fait inouï et bien difficile à démontrer. Vous aurez de l’indulgence pour les anatomistes qui m’ont précédé, si un fait aussi difficile à découvrir a échappé à leur regard.

Dans le passage des nerfs à travers le thorax, un rameau remontant de chaque côté par la même route qu’il suivait naguère en descendant, accomplit ainsi un double trajet. Rappelez-vous, je vous prie, le mouvement de retour dont je parlais tout à l’heure, rappelez-vous aussi le genre de course de ceux qui pratiquent le diaule (voy. plus haut, p. 500-502, notes 1). La direction des nerfs ressemble en effet à l’un et à l’autre : au mouvement de retour, car, bien que l’origine de ces nerfs dérive de l’encéphale, lorsque la volonté veut que les muscles du larynx soient tendus comme par des courroies, le mouvement émané de l’origine des nerfs se propage de haut en bas ; et, descendant à travers le cou jusqu’à une partie assez avancée du thorax, remonte de là jusqu’au larynx où les nerfs s’insérant sur les muscles en question, chacun de ces six muscles est tiré en bas comme par des mains. De même que dans l’instrument fait pour la jambe (glossocomion) le principe du mouvement opéré par nos mains autour de l’axe, entraîne le mouvement des chefs du lacs jusqu’aux poulies, et que, de celles-ci, le mouvement revient de haut en bas, des poulies vers la partie de la jambe qu’on est en train de tendre ; de même se comportent les nerfs du larynx. Le faisceau de nerfs

    pneumo-gastrique et ses rapports avec le grand sympathique, le livre XVI, chap. iii-vii ; Dissert. sur l’anat., et les livres inédits du Manuel des dissections.