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DES ORGANES DE LA VOIX.

mystères d’Éleusis, de Samothrace ou de quelque autre sainte cérémonie, vous étiez complétement absorbé par les actions et les paroles des prêtres. Songez que cette initiation n’est pas inférieure aux précédentes, et qu’elle peut aussi bien révéler la sagesse, la prévoyance ou la puissance du Créateur des animaux. Songez surtout que cette découverte que je tiens dans la main, c’est moi qui l’ai faite le premier. Aucun anatomiste ne connaissait un seul de ces nerfs, ni une seule des particularités que j’ai signalées dans la structure du larynx ; c’est pourquoi ils ont commis de graves erreurs à propos des fonctions, et n’ont pas exposé la dixième partie des utilités.

Fixez donc maintenant votre attention, si vous ne l’avez pas encore fait, sur ce qu’il y a de plus vénérable, montrez-vous un auditeur digne des choses que je vais exposer ; prêtez l’oreille à la parole qui décrit les mystères merveilleux de la nature.

Un double tronc de nerfs droits venant de la partie postérieure de l’encéphale (pneumo-gastriques) descend à travers le cou de chaque côté de la trachée-artère en contact avec un autre petit faisceau de nerfs (grand sympathique ?). C’est de ce tronc [pendant qu’il marche de haut en bas] que les muscles du larynx (crico-thyréoïd.), sauf les six dont il s’agit[1], et que d’autres muscles droits du cou reçoivent des rameaux plus ou moins importants (laryngé supér., et quelques filets des nerfs cardiaques ?). Mais, comme le pneumo-gastrique est très-considérable, bien qu’il s’en détache pour les muscles susnommés de nombreuses branches, cependant une assez grande partie, traversant tout le cou, pénètre dans le thorax. Là elle envoie immédiatement pour la poitrine même une première paire de nerfs qui s’étend aussi le long des racines des côtes (grand sympathique ?), puis elle en fournit d’autres encore, celles-ci au cœur, celles-là au poumon, d’autres à l’œsophage.

Si je vous énumérais toutes les ramifications qu’elle répartit, en avançant, sur l’estomac, sur le foie, sur la rate[2], ramifications

  1. C’est-à-dire les muscles crico et thyréo-aryténoïdiens. Voy. chap. xi, xii, et chap. xiv, init. — L’opinion de Galien sur la distribution des nerfs laryngés inférieurs ou récurrents paraît confirmée par les recherches des anatomistes modernes. Voy. Cruveilhier, l. l., t. III, p. 536, et Sappey, t. II, p. 292.
  2. Voyez, pour de plus amples détails sur l’origine et la distribution du