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DES ORGANES DE LA VOIX.

parties du larynx, chacune d’elles déployant une utilité particulière.


Chapitre xiii. — De la glotte. — Elle doit être comparée à l’anche d’une flûte, ou plutôt c’est sur son modèle que l’anche des flûtes a été construite. — Propositions fondamentales extraites du traité De la voix, sur les conditions nécessaires à l’émission des sons. — Du rôle des diverses parties de la glotte dans la production des sons. — Que toutes les particularités de l’organisation de la glotte témoignent de l’habileté de la nature qui ne pouvait pas prendre de meilleures dispositions. — De la substance de la glotte. — De l’humeur qui la lubrifie.


Nous venons de traiter des muscles et des cartilages du larynx. Abordons maintenant les autres parties. Dans la cavité du larynx par où sort et entre l’air, est placé un corps (glotte) dont j’ai dit quelques mots précédemment (chap. xi, p. 487) et qui, pour la substance et la forme, ne se rapproche d’aucune des parties de l’animal. J’en ai parlé dans mon traité Sur la voix et j’ai démontré que c’est le premier et le plus important organe de la voix[1]. Nous en dirons actuellement ce qu’il est utile de connaître pour le sujet qui nous occupe. Ce corps ressemble donc à l’anche d’une flûte surtout quand on examine la partie d’en haut et d’en bas. J’appelle en bas là où la trachée-artère et le larynx se relient l’un à l’autre, et j’appelle en haut là où se trouve l’orifice formé par l’extrémité des cartilages aryténoïde et thyréoïde. Il serait plus juste de comparer, non pas ce corps aux anches des flûtes (voy. p. 487, note 1), mais ces anches au corps lui-même. En effet, je le pense, la nature devance l’art et par le temps et par la supériorité de ses œuvres[2]. Si donc ce corps est l’œuvre de la nature, et si l’anche

  1. « S’il est dans la théorie de la voix humaine une question à laquelle on puisse répondre sur-le-champ, c’est celle de savoir dans quelle partie des voies aériennes la voix se forme. Les observations recueillies sur l’homme vivant et les expériences faites sur le larynx humain démontrent qu’elle se produit dans la glotte même, ni au-dessus ni au-dessous. Lorsqu’il existe une ouverture accidentelle à la trachée-artère d’un homme ou qu’on en pratique une à celle de l’animal, la voix cesse et reparaît dès qu’on bouche l’ouverture… Au contraire une ouverture pratiquée à la partie supérieure des voies aériennes au-dessus de la glotte ne supprime pas la voix » Mueller, l. l., p. 167-8. — On voit du reste que Galien appelle glotte non-seulement la fente, comme le font ordinairement les modernes, mais cette fente, les cordes vocales inférieures et supérieures et les ventricules.
  2. « Hinc illa Aristotelis verba, ἡ τέχνη μιμεῖται τὴν φύσιν, ars imitatur natu-