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DES ORGANES DE LA VOIX.

de celui-ci (cricoïde) commence le cartilage thyréoïde, le second (cricoïde) s’écartant en arrière. Ils s’articulent l’un et l’autre sur le côté par arthrodie, au moyen de la petite corne du thyréoïde et de l’apophyse articulaire du cricoïde (articulation crico-thyréoïdienne latérale). Le premier est rattaché au second par des ligaments membraneux et fibreux (ligaments thyréo-cricoïdiens, moyen et latéraux). Sur l’extrémité interne de celui-ci (cricoïde) s’élèvent deux petites éminences (facettes aryténoïdiennes) à la suite, vient le troisième cartilage (aryténoïdes. ― Voy. note 1) dont les cavités (base échancrée) s’adaptent parfaitement [par emboîtement réciproque] à ces épiphyses, de sorte que la disposition de ces deux cartilages présente une articulation double (artic. crico-aryténoïdiennes). De plus, le second cartilage (cricoïde) est plus étroit [à sa partie supérieure] qu’à sa base[1], de sorte que l’extrémité inférieure de l’ensemble du larynx qui touche la trachée-artère est plus large que l’orifice supérieur qui aboutit au pharynx. — De son côté aussi le troisième cartilage (aryténoïde) se termine en se rétrécissant tout à fait ; son extrémité supérieure (sommet) est nommée aryténoïde par la plupart des anatomistes à cause de la ressemblance qu’elle présente avec les vases appelés encore par certaines gens arytènes (aiguières[2]).

    elle est en partie continue à ce premier cerceau, dont elle ne se distingue que par son épaisseur (Cruveilhier, l. l., p. 508-9. Voy. aussi Huschke, l. l., p. 214). — On la divise en arc (partie antérieure et latérale) très-étroit, et en lame (partie postérieure) d’une hauteur qui varie suivant les animaux, et qui, ainsi que le dit Galien, complète en arrière le cercle commencé en avant et sur les côtés par le cartilage thyréoïde.

  1. Ἔστι δὲ καὶ στενότερος ὁ χόνδρος ταύτης τῆς κάτω βάσεως ὁ δεύτερος. Ce texte de vulg. parait irrégulier ; celui du ms 2154 n’est pas meilleur. Le voici : Ἔστι δὲ στενοτέρα αὕτη τῆς κάτω βάσεως ὁ δεύτερος χόνδρος. Mais il me semble que les explications données par Galien en déterminent assez positivement le sens.
  2. Galien, ayant sans doute étudié le larynx entouré de ses membranes (ainsi que le fait remarquer M. Cruveilhier, l. l., note de la p. 51l), a cru que les deux cartilages aryténoïdes n’en formaient qu’un, et cette erreur a subsisté longtemps dans la science. — C’est, comme on voit, à la forme du sommet fortement déjeté en dehors (disposition qui est surtout manifeste chez les cochons, animaux sur lesquels Galien a étudié le larynx, en même temps que sur le magot), comme est le goulot des aiguières, que le cartilage aryténoïde doit son nom. D’après le passage qui nous occupe, c’est seulement le sommet qui aurait reçu le nom d’aryténoïde, mais il paraît d’après les fragments Sur l’anatomie