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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VII, x.

thorax volontairement[1]. Nous avons démontré dans le livre précédent (VI, x ; cf. aussi VI, ii), qu’il était préférable que la respiration dépendit de nous et qu’elle obéît toujours à la volonté de l’animal. Il apparaît donc clairement que les parties du cœur et du poumon révèlent dans le Créateur la prévoyance et en même temps l’habileté portées au plus haut degré.

Je pense qu’il ne reste aucun point que ne puisse connaître sans moi celui qui se souvient de ce que j’ai exposé précédemment sur la distribution des nerfs dans toutes les parties (V, x). Il s’expliquera ainsi pourquoi il était préférable pour le poumon comme pour le cœur, le foie, la rate et les reins, de n’avoir que de très-petits nerfs.


Chapitre x. — Utilités de la division du poumon en lobes.


Il a été déjà parlé (VI, iv, p. 389-391) de la division du poumon en lobes. Il suffit de se rappeler à cet égard les principaux faits ; d’abord, ces lobes offrent une première utilité semblable à celle des lobes du foie. En effet, si ce dernier embrasse d’une façon plus sûre l’estomac avec ses lobes comme avec des doigts, il en est de même du poumon par rapport au cœur (cf. IV, viii, p. 380, et VI, vii, p. 398) ; ensuite des deux lobes qui existent de chaque côté, l’un occupe la cavité supérieure du thorax au-dessus du diaphragme, l’autre la partie inférieure ; le cinquième et petit lobe de forme triangulaire, placé au côté droit, a été créé pour la veine cave[2] : de plus, par sa division en lobes, tout le viscère

  1. C’est cette idée qu’a sans doute voulu exprimer l’auteur du traité De vocalium instrum. anat. dont nous ne possédons que des fragments en latin, lorsqu’il dit chap. vi, t. IV, p. 221 d, éd. de Chartier : « Jure igitur merito etiam bronchus (larynx) ex pluribus conflatus est cartilaginibus, quo, non ut meatus solum, sed ut instrumentum etiam voluntarium inserviat. »
  2. Je reproduis ici, mais en y introduisant quelques modifications, la note que j’ai publiée dans mon édition du traité de Rufus Sur le pouls, Paris, 1847, in-8., p. 36 suiv. : « L’auteur du traité De l’anatomie (éd. de Triller, dans Opuscula, t. II, p. 259 et 262) connaissait la division du poumon en cinq lobes, trois à droite et deux à gauche (mais sans doute dans le même sens que Galien), tandis que l’auteur des Coaques (sent. 400e) croit que les deux poumons sont divisés chacun en trois lobes, un supérieur, un médian, un inférieur. On lit dans Aristote (Hist. anim., I, xvi, 6) : « Le poumon est toujours, chez les vivipares,