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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VII, viii-ix.

pense, les parties destinées par la nature à l’élaborer. Ou plutôt, il serait complétement ridicule, quand un homme n’a su rien dire sur la génération du sang et des autres humeurs, d’exiger qu’il poussât ses recherches physiologiques jusqu’à connaître la transformation et l’élaboration du sang. Mais, sur cette question, nous avons ailleurs pris Érasistrate à partie plus longuement. L’air tiré du dehors par les bronches subit, du reste, dans le tissu du poumon, la première élaboration, ensuite la seconde dans le cœur et dans les artères, surtout dans celles du plexus réticulé (voy. plus loin IX, iv), enfin la plus complète dans les cavités de l’encéphale où il devient exactement esprit animal (cf. VIII, x ; XVI, x, et Manuel des dissections, IX, iii).

A-t-il de l’utilité cet esprit ? et comment, en reconnaissant que nous ignorons encore complétement la nature de l’âme[1], osons-nous cependant lui donner le nom d’esprit animal ? Mais ce n’est pas maintenant le lieu de discuter cette question. Nous rappellerons d’abord que le tissu du poumon remplit les intervalles des bifurcations des vaisseaux et en même temps qu’il élabore l’air venant du dehors ; nous répéterons au sujet des veines insérées sur la trachée-artère, dont nous parlions tout à l’heure (p. 473), que cette artère, étant complétement dépourvue de sang, reçoit nécessairement l’insertion de veines venant de parties qui lui sont étrangères ; secondement que si la nature eût prévu qu’il ne devait pas y avoir de sang dans les artères lisses, elle aurait nécessairement pourvu à leur alimentation ; troisièmement, qu’il était préférable que la veine fut artérielle et l’artère veineuse ainsi que nous l’avons démontré précédemment (VI, x, xiii). Après avoir rappelé sommairement ces questions, il conviendrait de passer à une des suivantes, en ajoutant encore ce point seulement, que c’est pour les raisons énoncées que la nature a disposé les bronches entre l’artère lisse et la veine (veines et artère pulm.). Elle devait en effet être voisine de l’une et de l’autre ; de l’artère (veines pulmonaires), parce que la trachée, grâce à elle, fait jouir le cœur du bénéfice de la respiration, de la veine (artère pulmonaire),

  1. Vov. pour cette question Hoffmann, l. l., p. 143 et la Dissertation sur la philosophie de Galien. Cf. aussi dans ce volume le traité Que les mœurs de l’esprit suivent les tempéraments du corps, chap. iii, p. 52 suiv.