Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T1-1854.djvu/500

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
468
UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VII, vi-vii.

dit dans ce traité Sur les utilités des parties, est vrai et que les autres traités sur les fonctions concordent ensemble et se servent mutuellement de preuves, nous aborderons les autres parties du poumon.


Chapitre vi. — La trachée ne pouvait pas être mieux conformée qu’elle n’est actuellement ; ôtez, par la pensée, les ligaments membraneux, la respiration est abolie ; enlevez les cartilages, la voix est perdue.


Nous disions que la voix a pour organe le cartilage de la trachée-artère, et la respiration les ligaments membraneux[1] ; que la trachée-artère, instrument à la fois de la respiration et de la voix, résultant de l’union de ces parties, ne saurait avoir une autre structure préférable, puisqu’aucune substance plus dure ou plus molle que le cartilage ne produirait mieux le son. Attachées autrement qu’elles ne sont, les parties n’exécuteraient pas mieux les mouvements en largeur et en longueur, c’est-à-dire de dilatation dans l’inspiration, de contraction dans l’expiration.

Supposez détruite la partie que vous voulez, immédiatement vous détruisez en même temps toute l’action. Si vous enlevez les cartilages, vous anéantissez la voix ; car la substance des membranes, des tuniques et de tous les corps aussi mous, est comme une corde mouillée, impropre à la production de la voix (cf. chap. vii, p. 471-2). Si, par hypothèse, vous enlevez le ligament, vous abolissez la respiration en la confiant à des organes immobiles. Si vous enlevez quelques-unes de ces parties en conservant les autres, l’action perd tout ce que lui donnaient de force les parties enlevées. En effet, si vous détruisez les ligaments qui rattachent les cerceaux les uns aux autres, l’artère perd la faculté de s’allonger ; elle perd celle de s’élargir si elle est dépouillée de la membrane qui remplit le vide laissé par le cercle incomplet des cartilages sigmoïdes.

  1. Cette proposition est trop générale, de quelque façon qu’on la considère. Il est certain que l’absence d’un appareil membraneux dans la trachée et le larynx nuirait singulièrement à la phonation, et qu’une trachée purement membraneuse remplirait très-mal, vu sa flaccidité, la fonction respiratoire.