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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VII, iii.

Ces ligaments, les autres ligaments ronds (cerceaux fibreux) et les cartilages mêmes, sont recouverts uniformément à l’intérieur par une autre tunique exactement périphérique qui les tapisse tous (membrane muqueuse et tunique à fibres élastiques[1]). Cette tunique épaisse et forte ayant les fibres droites, longitudinales, fait suite, je me souviens l’avoir dit précédemment (IV, viii ; cf. VII, vii), à celle qui tapisse toute la bouche, l’intérieur de l’œsophage et tout le canal intestinal. Toutes les parties sont extérieurement entourées d’une membrane (tunique fibreuse commune, ou cylindre fibreux), qui sert comme de vêtement et d’enveloppe à toute la trachée-artère. Telle est la nature de l’artère du cou, au moyen de laquelle les animaux inspirent, expirent, émettent des sons et soufflent. Aussitôt qu’elle a dépassé les clavicules et qu’elle entre dans la cavité du thorax, elle se divise et se porte dans toutes les parties du poumon, s’y distribuant dans tous les lobes avec les vaisseaux qui viennent du cœur (cf. VII, viii, p. 472 et suiv., et Hoffmann, l. l., p. 132). Néanmoins elle ne s’éloigne pas de la nature qu’elle avait primitivement ; elle ne se modifie en rien dans aucune de ses ramifications, mais toutes ces ramifications restent formées de cartilages sigmoïdes nombreux, rattachés les uns aux autres par des ligaments jusqu’aux derniers lobes du poumon[2]. C’est le seul vaisseau du poumon exacte-

  1. On voit que Galien n’a pas nominativement distingué de la membrane muqueuse, le cylindre fibreux (tissu jaune élastique) sous-jacent, mais sa description montre bien qu’il avait reconnu les caractères anatomiques de ce cylindre fibreux, et qu’il a seulement confondu en une seule deux membranes composées d’éléments différents. Voy. la note suivante.
  2. Οὐδὲ παραλάττει κατά τε τῶν ἀποβλαστημάτων αὐτῆς οὐδὲν, ἀλλὰ ὁμοίως ἅπαντα χόνδροι πολλοὶ σιγμοειδεῖς… μέχρι τῶν ἐσχάτων λοβῶν… διαφυλάττονται. - « La structure des bronches est chez les quadrumanes identiquement la même que celle de la trachée-artère. Quand les anneaux de la trachée sont incomplets, ceux des bronches le sont également. Il n’y a de différence que du plus au moins ; et quand ils sont complets, comme chez les makis, ceux des bronches le sont aussi. » Voy. Cuvier, Anat. comp., 2e édit., VII, p. 49-51. — Chez l’homme, les ramifications bronchiques offrent cette particularité, que les cerceaux cartilagineux sont représentés par de petites plaques également cartilagineuses et disséminées en spirale dans l’épaisseur de la muqueuse ; d’où il résulte que le segment membraneux devient relativement plus considérable dès les premières ramifications des bronches, et que même à l’extrémité de ces ramifications, les plaques