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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VII, iii.

naît du ventricule gauche du cœur (veines pulmonaires ou artères veineuses)[1], l’autre du ventricule droit (artère pulmonaire ou veine artérielle), le troisième du pharynx (trachée-artère). Ces vaisseaux en avançant se divisent tous de la même façon, d’abord en deux branches, parce qu’une partie du poumon se trouve à la droite de l’animal, et l’autre à sa gauche, ces deux parties étant séparées par de fortes membranes (médiastins). Ensuite chacune de ces branches se partage à son tour en deux autres branches, parce que dans chaque partie du poumon il existe deux lobes ; de cette façon les quatre branches de chacun des susdits vaisseaux se distribuent en se ramifiant de mille manières dans les quatre lobes du poumon ; le cinquième et petit lobe placé à droite dans la cavité du thorax, lobe qui, disions-nous (VI, iv, p. 389-391), sert d’appui et comme de coussin à la veine cave, reçoit, des vaisseaux qui se distribuent au grand lobe avec lequel il est en contact, de petites ramifications dont son tissu est entièrement pénétré. Tous les lobes sont enveloppés d’une membrane mince (plèvre viscérale), laquelle reçoit quelques rameaux des nerfs qui descendent le long de l’œsophage sur l’estomac (pneumo-gastrique). Telle est la nature du poumon. À propos du ventricule droit du cœur, nous avons démontré clairement (VI, x) qu’il était préférable que la veine du poumon fût artérielle et que son artère fût veineuse.


Chapitre iii. — De la structure de la trachée-artère ; partie cartilagineuse et partie membraneuse. — Comment cette artère se ramifie dans le poumon. — Elle est exempte de sang dans l’état normal, tandis que les autres artères, aussi bien l’artère veineuse (veine pulmonaire) que celles du reste du corps, en sont pourvues.


Pourquoi à ces deux vaisseaux la nature en a-t-elle adjoint un troisième issu du larynx, et nommé trachée-artère par les uns, <ref follow=p489>est le nom propre d’une plante dont le duvet servait à rembourrer les selles des bêtes de somme, comme nous l’apprend Tibérius dans les Hippiatriques (p. 169, 2), mais dans les Glossaires ce mot signifie aussi stipatio, stramentum ; et les dérivés de στοίβη prouvent qu’on lui avait aussi donné ce sens anciennement, sens tiré, du reste, des usages auxquels servait le potérium épineux. J’ai donc traduit quelquefois ce mot par bourre.<ref>

  1. Ce passage prouve encore une fois (cf. VI, xi, p. 416, et note 2 de cette page, ainsi que la note 1 de la p. 417) que Galien, tout en faisant venir les ma-