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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VI, xx.

plus haut (chap. xiii, p. 428) d’en parler, je n’en ai rien dit encore, pensant qu’il valait mieux terminer d’abord ce que j’avais à dire sur les êtres déjà formés. Ce but paraissant atteint, il nous faut remplir notre promesse.

Nous avons démontré (voy. particul. VI, x) que le poumon possédait des artères veineuses et des veines artérielles, d’abord pour être nourri d’aliments convenables, ensuite pour avoir des artères (veines pulmonaires) qui se contractent aisément, et des veines (artère pulmonaire) qui se contractent difficilement. Au sujet des membranes (valvules) qui sont fixées à chaque orifice du cœur, nous avons aussi montré (x, xi, et surtout xiv) que celles qui sont tournées de dedans en dehors (valv. sigmoïdes) ont pour but de prévenir le retour des matières, et que celles qui s’ouvrent de dehors en dedans (v. auriculo-ventricul.), n’ont pas été créés pour cette destination, mais pour être des organes de traction. Toutes ces dispositions, si bien appropriées à des êtres formés, semblent mal convenir à ceux qui sont encore renfermés dans l’utérus. Aussi nos contradicteurs, qui estiment que la nature n’a rien fait avec art, s’emparent précisément de cette particularité et s’en font une arme avec laquelle ils pensent renverser complètement notre opinion. Ils disent, en effet, que, dans les embryons, le pneuma vient non du poumon au cœur, mais du cœur au poumon. En effet, comme l’animal ne respire pas encore par la bouche, et que l’aliment aussi bien que l’air lui est fourni par la matrice au moyen des vaisseaux de l’ombilic, il est probable que l’air vient, non du cœur à la grande artère de l’épine (aorte), mais de cette artère au cœur, et qu’il est transmis du cœur au poumon même, non du poumon au cœur. Or, disent-ils, si l’épiphyse membraneuse (valvule sigmoïde), placée à l’orifice de la grande artère (aorte), est disposée de telle sorte que rien ou presque rien ne revient par elle dans le cœur, et que, d’un autre côté aussi, par l’orifice de l’artère veineuse (veines pulmonaires), il n’arrive du cœur au poumon que très-peu de matière, il est évident que ni le cœur, ni le poumon ne recevront d’air.

Ils prétendent également que ce qu’on dit des vaisseaux du poumon, n’est que bavardage et mensonge. Ces vaisseaux, disent-ils, présentent la même nature, que les animaux soient renfermés dans l’utérus ou venus au monde, bien que dans le premier cas ils