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DES ORGANES RESPIRATOIRES.

un large thorax, avait naturellement besoin d’une telle partie ; mais il eût été mieux de dire que partout la nature attache les extrémités des ligaments à un cartilage ou à un os cartilagineux. Elle ne devait donc pas non plus négliger ni les ligaments du cœur, car les membranes (valvules) situées aux orifices des vaisseaux sont de cette espèce, ni la tunique des artères, dont la substance est semblable à celle du ligament ; loin de là, elle a attaché toutes leurs extrémités à cet os cartilagineux, comme nous le démontrions dans le Manuel des dissections (VII, x). Il existe donc un os cartilagineux dans les gros animaux, et dans les très-petits animaux, un corps neuro-cartilagineux (fibro-cartilage). Donc tout cœur, chez tous les animaux, possède au même endroit une substance dure, créée pour les mêmes utilités.

Que les cœurs les plus volumineux aient besoin d’une semblable substance, plus dure, cela n’a rien d’étonnant. En effet, pour rattacher plus solidement les extrémités des ligaments, et pour affermir le cœur entier quand il est volumineux, la plus dure substance est la plus convenable dans un grand cœur.


Chapitre xx. — Que la disposition des vaisseaux du poumon et du cœur chez le fœtus n’est pas en contradiction avec ce qui a été démontré plus haut sur l’utilité d’une veine artérieuse et d’une artère veineuse chez l’animal adulte. — Invectives contre ceux qui ont émis à cet égard des opinions erronées et de plus malveillantes pour la nature. — Cf. aussi liv. XV, chap. vi.


Telles sont donc les parties du cœur qui existent dans les êtres déjà formés. Chez ceux qui sont encore dans le sein maternel, on voit certaines anastomoses des vaisseaux du cœur. J’avais promis

    a tant occupé les anatomistes anciens. « L’existence d’un os ou de deux au plus, dans la cloison qui sépare les deux ventricules près de l’origine de l’aorte est une circonstance accidentelle. Elle paraît plus fréquente chez les mâles que chez les femelles ; dans les herbivores et particulièrement les pachydermes, les solipèdes et les ruminants que dans les carnassiers. Mais ces os ou cet os ne se rencontrent pas dans tous les individus du même sexe et d’une seule espèce. Ce n’est donc qu’un accident organique, qui devient une règle, une organisation normale dans d’autres classes, aussi qu’on le voit pour le cœur des chéloniens. » M. Duvernoy, dans Cuvier, Anat. comp., 2e éd., t. VI, p. 292 ; cf. p. 308. — On voit précisément que Galien ne connaissait que l’accident, et qu’il ne dit absolument rien des animaux chez qui l’existence de l’os cardiaque est une disposition normale.