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DES ORGANES RESPIRATOIRES.

le même que pour le foie, les reins et la rate. En effet, chez ces derniers, comme nous l’avons dit naguère, des nerfs visibles s’insèrent sur les tuniques (voy. note de la p. 446) ; mais il n’est pas non plus possible de les voir se ramifier plus avant dans la substance même des viscères.

Nous avons, dans le livre précédent (chap. viii, ix, x), assez longuement traité de la distribution des nerfs dans tous les viscères, pour qu’en le lisant avec attention, il vous soit inutile d’entendre dire pourquoi le cœur, ayant une action naturelle[1], avait besoin de très-peu de nerfs ; car si les muscles, organes d’une action physique, réclament tous de grands nerfs, le cœur, à qui aucune action de ce genre n’est confiée, avait besoin de nerfs semblables à ceux des viscères précités et aussi à ceux du poumon. Généralement, tous ces viscères ont reçu des nerfs pour participer à la sensibilité et pour ne pas être complétement des plantes. Le foie et le cœur ont spécialement reçu un nerf, parce qu’ils sont les principes de certaines facultés, l’un des facultés de l’âme concupiscente, l’autre de celles de l’âme énergique[2]. J’ai dit, dans mes Commentaires sur les dogmes d’Hippocrate et de Platon, qu’il faut que les principes (δόγματα) s’obéissent mutuellement, s’accordent entre eux et se rattachent par quelque lien commun.


Chapitre xix. — De l’os du cœur chez les grands animaux. — Raisons données par Aristote pour expliquer la présence de cet os. — Autre raison plus générale alléguée par Galien : tout corps ligamenteux s’attache à un cartilage ou à un os. — Pour les valvules et pour l’origine des tuniques vasculaires, il fallait un os chez les grands animaux, et chez les petits un neuro-cartilage (fibro-cartilage).


Comme on trouve aussi un os à la tête (base) du cœur dans les gros animaux, il convient de ne pas omettre l’utilité qu’il présente[3]. Celle qu’indique Aristote est peut-être raisonnable. Il dit

  1. Cf. VII, viii ; X, ix ; XI, xvii ; Mouvem. des muscles, I, i ; Dissert. du pouls, IV, ii, et la Dissert. sur la physiologie.
  2. Voy. la Dissert. sur la philosophie de Galien ; les extraits du traité des Dogmes d’Hippocrate et de Platon, et dans ce volume le traité Que les mœurs de l’âme suivent les tempéraments du corps.
  3. Galien a longuement discuté sur l’os du cœur dans le chap. x du livre VII,