Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T1-1854.djvu/472

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
440
UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VI, xvi-xvii.

et comprimé par lui ; s’il eût été plus mou, à être lésé par les os. En conséquence, de même qu’il est situé au milieu de corps de nature opposée, de même il possède une substance intermédiaire entre les extrêmes. Car autant cette substance est plus molle qu’un os, autant elle est plus dure que le poumon. Aussi le voisinage du péricarde avec l’un et l’autre, n’est-il cause d’aucune gêne ; il n’est pas incommodé par les os, et, à son tour, il ne blesse pas le poumon. Le péricarde a donc droit à notre admiration.

Mais l’art éclate dans les orifices du cœur avec d’autant plus d’évidence que leur action est plus puissante. Car presque toutes les fonctions du cœur s’accomplissent par leur intermédiaire. Revenons donc à elles pour éclaircir ce qui a pu manquer de précision dans nos explications et pour y ajouter les détails qui ont pu nous échapper. Le cœur, nous l’avons déjà dit et démontré (chap. xv, fine), pendant qu’il se dilate, en tirant les racines des membranes, ouvre les orifices des vaisseaux qui amènent le sang et ferme ceux des vaisseaux qui le renvoient. Nous avons dit aussi (cf. p. 414) que tous les corps plus légers obéissent plus aisément à l’attraction ; que dans tous les orifices il existe trois membranes (chap. xv, fine, p. 437) ; que dans l’orifice seul de l’artère veineuse (veine pulmonaire, ― ibidem) il n’en est pas ainsi, parce que seule elle doit livrer passage aux résidus brûlés transportés du cœur au poumon.

Peut-être conclurait-on de là que rien absolument ne repasse dans les trois autres orifices des vaisseaux. Telle n’est pas la vérité[1]. Au moment où il arrive aux membranes (valvules) de se fermer, le sang et le pneuma sont nécessairement attirés dans le cœur, et quand elles se contractent avant de se fermer, elles doivent les chasser en se fermant. Même ces membranes fermées, il est possible que dans un mouvement du cœur un peu violent, il s’échappe des particules non-seulement de vapeur et d’air, mais aussi de sang. À propos de la trachée artère, nous avons démontré qu’il était impossible qu’il n’y filtrât pas une goutte des liquides avalés[2], il faut se persuader qu’il en est de même ici ; car si

  1. Voy. note 1 de la p. 430, in fine, Hoffmann, l. l., p. 122, et la Dissertation sur la physiologie.
  2. Voy. livre VII, chap. xvii, Dogmes d’Hipp et de Platon, VIII, ix, Méthod.