Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T1-1854.djvu/471

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
439
DES ORGANES RESPIRATOIRES.

cœur même en sommet de cône attaché au sternum [par du tissu cellulaire]. Ce nom de tunique paraît mal choisi quand on s’inquiète de la justesse des désignations : c’est plutôt comme l’habitation, le rempart protecteur du cœur. De tous côtés il en est à une grande distance. Il existe entre lui et le cœur un intervalle assez considérable pour que ce dernier se dilate à son aise. Lui attribuer plus d’espace, c’était empiéter sur la largeur du thorax obligé de se conformer aux mouvements alternatifs d’inspiration et d’expiration.

Voici à coup sûr une nouvelle œuvre admirable de la nature ; ce péricarde, qu’on l’appelle tunique, membrane, habitation, ou de tout autre nom, a précisément la forme du viscère qu’il renferme ; il a la grandeur convenable pour ne pas gêner le thorax, ni mettre le cœur à l’étroit ; le premier ne perd pas de sa largeur plus qu’il ne fallait, et le cœur n’éprouve pas d’embarras dans ses mouvements. Mais ce parfait accord dans son épaisseur et sa force, comment ne l’admirerait-on pas ? Car il devait toucher d’un côté les os du thorax, os durs, de l’autre le poumon, le plus mou de tous les viscères. Il était exposé, s’il eût été plus dur qu’il n’est actuellement, à blesser ce viscère froissé

    ensuite au niveau de la base (βάσις) du cœur que quelques-uns appellent tête (κεφαλή) pour envelopper le péricarde auquel ils sont unis [par un tissu cellulaire très-lâche] et qu’ils accompagnent jusqu’à son sommet lequel est conoïde comme celui du cœur. La base du péricarde environne comme d’une couronne la base du cœur, et son sommet qui touche celui du cœur est uni aux parties inférieures du sternum (v. p. 384). — Galien ne mentionne pas les adhérences de cette tunique au diaphragme ; mais cela n’a rien d’étonnant, car chez les singes ainsi que le remarque Cuvier (Anatomie comp., 2e édit., t. VI, p. 279) et comme je l’ai moi-même vérifié sur le magot, l’adhérence du péricarde au diaphragme est nulle ou presque nulle (v. p. 387, note 1). Cuvier dit encore que les prolongements du médiastin qui s’avancent à partir du diaphragme sur les côtés du péricarde suppléent aux adhérences de cette enveloppe avec le muscle. On a vu plus haut que cette particularité n’a pas tout à fait échappé à Galien. — Le péricarde, continue Galien, n’adhère pas au cœur, mais il en est séparé par un intervalle assez considérable. À sa base le péricarde est uni avec les vaisseaux qui partent du cœur. — Galien ne parle nulle part du feuillet séreux viscéral, et il ne paraît pas avoir une idée bien exacte du liquide intra-péricardique dont l’existence ne lui semble pas constante. Cf. Lieux affectés, V, ii, Hoffmann, l. l., p. 121-122, et la Dissertation sur l’anatomie.