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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VI, xv.

comme les membranes, et par là compriment les matières qu’elles poussent dans le cœur. Comme les orifices des vaisseaux eux-mêmes viennent à la suite et qu’ils sont tirés fortement en dedans par le cœur, ils amènent les matières poussées par les oreillettes. Le cœur même doué de toutes les facultés attractives qu’on peut imaginer[1], reçoit rapidement dans la profondeur de ses cavités les matières introduites qu’il saisit et qu’il aspire pour ainsi dire. En effet, soit que vous preniez pour terme de comparaison ou les soufflets distendus des forgerons qui se gonflent d’air attiré intérieurement (voy. note 1 de la p. 430), vous reconnaîtrez que la même puissance existe au plus haut degré dans le cœur ; ou la flamme des lampes qui attire l’huile, vous constaterez que cette faculté ne manque pas non plus au cœur, source de la chaleur naturelle ; ou encore la pierre d’Héraclée[2], qui, attire le fer, grâce à l’affinité de ses propriétés avec ce métal [vous trouverez que le cœur possède également cette manière d’attirer].

    naissance plus complète au toucher et à la vue, qui seuls nous permettent d’apprécier la couleur et la consistance d’une partie. Les oreillettes sont en quelque sorte plus noires que le cœur, elles ressemblent évidemment à des épiphyses membraneuses, et cela dans le but de former une cavité à l’entrée du cœur… une en avant du ventricule droit, une autre en avant du ventricule gauche… Quand on les ouvre on voit la substance du cœur (voy. p. 417, note 1). » — J’ai déjà dit (voy. note 1 de la p. 417) qu’Hérophile regardait les oreillettes comme faisant partie du cœur, et c’est là l’opinion généralement reçue. Toutefois l’anatomie philosophique permet de considérer les oreillettes comme une ampliation des tuniques de la veine cave et de la veine pulmonaire ; mais comme il est plus que douteux que cette conception ait été dans l’esprit de Galien, car dans le chap. iv, p. 389, il appelle l’oreille droite une apophyse du cœur, et comme une main que tend ce viscère, sa manière de voir est anatomiquement inférieure à celle d’Hérophile. — Galien appelle les oreillettes tantôt ἀπόφυσις (voy. chap. iv, p. 389) et tantôt ἐπίφυσις, comme dans le passage qui nous occupe. Hoffmann (l. l., p. 118) voudrait lire partout ἐπίφ. Mais cela n’est pas nécessaire, l’un ou l’autre mot représente bien l’idée que se faisait Galien des oreillettes, qui pour lui ne sont que des appendices, des parties accessoires, et comme les vestibules du cœur. — Il semble que c’est surtout à cause des appendices coniques (auricules) qui font partie des oreillettes, que les modernes ont créé le mot oreillette, voy.. Cuvier, Anat. comp., 2e édit., t. VI, p. 280.

  1. Voy. Facult. nat., III, xv, Problèmes d’Alexandre d’Aphrod., II, 60, et Alexandrinus in hunc loc.
  2. Voy. dans les Œuvres d’Oribase, t. II, la note de la p. 131, l. 13 (livre VII, chap. xxvi) sur l’histoire archéologique de l’aimant.