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DES ORGANES RESPIRATOIRES.

à la veine artérielle (artère pulmonaire), qui, disions-nous (chap. x, p. 406 et suiv.), alimente le poumon, trois membranes inclinées de dedans en dehors, appelées, à cause de leur forme, sigmoïdes[1], par ceux qui ont pratiqué les dissections avec soin. À la veine qui amène le sang (veine cave), se trouvent aussi trois membranes tournées de dehors en dedans (valvule tricuspide de l’orifice auriculo-ventriculaire droit), mais dépassant beaucoup les précédentes par l’épaisseur, la force et la grandeur.

Il n’existe pas dans le ventricule droit un troisième orifice. En effet, la veine qui nourrit les parties inférieures du thorax (grande et petite azygos) et celle qui couronne le cœur, c’est ainsi qu’on la nomme (veine coronaire ou cardiaque), ont leur origine en dehors de la naissance des membranes[2]. Dans l’autre ventricule du cœur existe un orifice (orifice aortique), le plus grand de tous, par où débouche la grande artère (aorte), de laquelle naissent toutes les artères de l’animal. Il s’y trouve aussi trois membranes sigmoïdes tournées de dedans en dehors. L’autre orifice, celui de

    des matières dans le cœur (orifices auriculo-ventricul.), regardent de dehors en dedans afin qu’elles puissent s’abaisser étant poussées par l’impétuosité des matières qui abordent, et que, se couchant jusque dans les ventricules du cœur, elles en ouvrent l’entrée par l’introduction des matières qui y sont attirées. Il ne faut pas croire, en effet, que ces matières y entrent d’elles-mêmes comme dans un réceptacle inanimé, mais le cœur, par sa diastole (ou lorsqu’il se dilate) les attire, comme les soufflets des forgerons attirent l’air et c’est là la manière dont le cœur se remplit. Les membranes des vaisseaux qui servent à expulser les matières, sont tournées tout au rebours ; c’est-à-dire qu’elles regardent de dedans au dehors, en sorte qu’étant aisément couchées ou renversées par les matières qui sortent, elles ouvrent les orifices dans le temps que le cœur fournit ou pousse ces matières ; dans les autres moments elles ferment exactement les mêmes orifices, et ne laissent rien retourner en arrière de ce qui est une fois sorti. De même les membranes des vaisseaux qui servent à introduire les matières, ferment les orifices de ces vaisseaux, lors de la systole du cœur ne laissant rien sortir derechef de ce qui y a été une fois attiré. — On verra dans la Dissertation sur la physiologie que Galien ne croit pas avec Érasistrate que tout retour ou tout reflux soit interdit aux matières qui sont sorties du cœur ou qui y entrent. Cf. Utilité des parties, VI, xvi, p. 440, Utilité du pouls, t. V, chap. v, p. 166.

  1. Voy. la note précitée et les Dissertations sur l’anatomie et sur les termes anatomiques.
  2. Voy., pour ces deux vaisseaux, la partie de la Dissertation sur l’anatomie, consacrée aux veines. Cf. Manuel des dissect., VII, ix, fine, et x, init. et fine.