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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VI, xiv.

Galien considère comme celui des veines pulmonaires). Toutes naissent des orifices mêmes ; mais issues de ce point, les unes pénètrent dans les ventricules du cœur, de manière à s’y attacher même par de forts ligaments ; les autres sont tournées en dehors, à l’endroit où les deux vaisseaux s’élèvent du cœur[1]. Il existe

  1. Les valvules du cœur ont été décrites avec assez de soin par l’auteur hippocratique du traité De corde (voy. la Dissert. sur l’anat.). — Hérophile en a parlé avec peu d’exactitude au dire de Galien, mais Érasistrate les a si bien décrites, que Galien avoue lui-même n’avoir rien à ajouter à sa description. Dogm. Hipp. et Gal., I, x, init. — Hérophile appelait productions nerveuses (tendineuses) les tendons qui vont de ces valvules au cœur (pour les modernes ce sont les tendons des colonnes charnues qui vont se fixer aux valvules), c’est ce qu’Aristote avait pris pour des nerfs (voy. pour cette question la Dissert. sur l’anat.). Galien déclare (l. l., t. V, p. 207) que ces productions ont précisément l’office des tendons. Il ne nous a pas conservé ce qu’Érasistrate a écrit sur l’anatomie des valvules, nous savons du moins par lui les opinions du médecin d’Alexandrie sur le rôle de ces membranes et il semble que cette théorie est trouvée d’hier. Pour en faire comprendre toute l’importance il me suffira de traduire en abrégeant un peu (l. l., VI, vi, p. 548 et suiv.). — Il y a, disait Érasistrate dans son traité des Fièvres, certaines membranes insérées aux orifices des vaisseaux du cœur, membranes dont ce viscère se sert, soit pour recevoir, soit pour expulser les matières qui y entrent ou qui en sortent. — Quelques-uns, interrompt ici Galien, ont osé nier qu’il y eût de pareilles membranes et les ont regardées comme une fiction d’Érasistrate, ou comme une chose inventée pour appuyer son système, mais elles sont si connues des anatomistes, qu’il faut être bien novice pour ignorer ce que c’est. — Il y a, poursuit Galien, trois de ces membranes à l’orifice de la veine cave (valvules tricuspides de l’orifice auriculo-ventriculaire droit) qui ressemblent aux pointes de fer des flèches ou des dards, d’où vient que quelques-uns des disciples d’Érasistrate les ont appelées triglochines. Il y en a aussi à l’orifice de l’artère veineuse (j’appelle ainsi celle qui partant du ventricule gauche se ramifie dans le poumon) de semblables pour la forme, mais le nom n’en est pas le même, car de tous les orifices celui-là seul n’a que deux de ces membranes. — Dans le Manuel des dissect., VII, ix, comme dans le traité De l’utilité des parties (voy. plus loin, p. 431), Galien dit également que le nom de triglochine se rapporte à la disposition de ces membranes (τὸ σχῆμα τῆς συνθέσεως) et qu’on l’avait appliqué à celles des deux orifices auriculo-ventriculaires. Voy. la Dissert. sur les termes anatom. — Les deux autres orifices, continue Galien (celui de la veine artérieuse et celui de l’aorte) en ont aussi chacun trois qui ont la figure de la lettre sigma Ϲ — Suivant Érasistrateces deux derniers orifices sont chacun également disposés pour porter les matières hors du cœur ; par le premier [artère pulmon.) il sort du sang pour aller au poumon, et par le second (aorte) de l’esprit pour être répandu dans tout le corps ; en sorte que ces membranes rendent alternativement au cœur des offices opposés. Celles qui sont attachées aux vaisseaux introducteurs