est mû beaucoup plus fortement que le poumon, au dire d’Asclépiade lui-même ; si le poumon, comme un entonnoir, est mis en mouvement par le passage de l’air, le thorax, indépendamment de cette action, éprouve encore une dilatation et une contraction considérable ; toutefois, il n’est pas pourvu de veines artérielles ni d’artères veineuses. Il fallait, je pense [suivant la théorie d’Asclépiade], que les unes, agitées d’un mouvement modéré, devinssent épaisses, que les autres, fatiguant excessivement, finissent par s’amincir. — Que dirai-je encore du cœur qui, mû plus fortement que tous les organes, a néanmoins des veines et des artères semblables à celles de toutes les parties du corps de l’animal, ainsi que le thorax entier, et l’encéphale, comme on l’a vu. Toutes les parties donc, celles qui fatiguent excessivement ou modérément, et celles qui sont entièrement oisives, ont des veines et des artères semblables les unes aux autres[1], parce que cela est mieux. Dans le poumon seul, parce que cela est mieux aussi, la forme de leurs tuniques est intervertie. C’est ainsi qu’en toutes choses notre Créateur n’a qu’un but dans la conformation qu’il donne aux parties : le choix du mieux. Mais en voilà sur Asclépiade plus peut-être qu’il ne faut.
Donnons maintenant les explications qui font suite à ce que nous avons dit précédemment et que nous avons différées jusqu’ici (voy. chap. xi, p. 417). Les orifices du cœur étant au nombre de quatre, pour trois d’entre eux il existe trois membranes, et deux seulement pour l’artère veineuse (valvule bicuspide ou mitrale de l’orifice auriculo-ventriculaire gauche, que
- ↑ Ὁμοίας ἀλλήλαις, c’est-à-dire que les veines et les artères sont toujours semblables à elles-mêmes dans toutes leurs divisions depuis leur origine jusqu’à leur terminaison. — Quant aux vaisseaux du poumon, c’est surtout en vue de l’alimentation de ce viscère qu’il y a eu substitution dans leurs tuniques.