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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VI, xiii.

(voy. chap. iv et x, et livre VII, chap. x,) pour que la veine cave ait un appui, et ainsi des autres parties. Pour aucune de ces dispositions, le savant Asclépiade n’indique la cause de son existence parce qu’il l’ignore ; il ne la donne que pour une seule entre toutes, muni, à ce qu’il croyait, d’un raisonnement convaincant ! Nous t’accordons que tu as trouvé une bonne explication des vaisseaux du poumon ; eh bien, cherches-en une aussi pour les autres parties de l’animal ?…

Pour nous, en toutes choses, ce n’est pas un seul genre de cause que nous énonçons ; nous les énumérons tous, d’abord le premier et le plus important, c’est-à—dire celui qui se rapporte à la catégorie du mieux. Au second rang, celui tiré des instruments et de la matière employés par le Créateur pour amener à la forme la plus parfaite chacune de ses œuvres, donnant, par exemple, aux artères du poumon un tissu lâche, aux veines un tissu serré pour la cause que nous avons indiquée (chap. x, p. 406 et suiv.). Il a fait naître les veines des parties artérielles du cœur et les artères des parties veineuses, et cela en vue du mieux. Pour donner aux vaisseaux une substance conforme à leur nature, il a abouché les artères avec le ventricule gauche qui contient le pneuma, et avec l’autre les veines[1]. Comme il était mieux de leur donner une forme moins exposée aux lésions, il les a faites rondes. Comme il fallait les créer avec une matière et au moyen d’instruments, ayant mêlé l’humide au sec et de ce mélange ayant formé une humeur susceptible d’être façonnée comme la cire, il en fit la base des futurs organes. Unissant le chaud et le froid, il les employa comme instruments à élaborer la matière, et grâce à eux, il sécha une partie de la substance par le chaud, en solidifia une autre par le froid, et de leur combinaison constitua un pneuma bien tempéré. Avec ce pneuma, ayant ensuite soufflé et étendu la matière, il a construit un vaisseau creux, allongé, rempli de liquide en plus ou moins grande abondance, selon que les parties devaient être plus denses ou plus ténues. — Voilà dans ce passage

  1. Si je ne me trompe, Galien abandonne ici les vaisseaux cardiaco-pulmonaires pour passer au système vasculaire général. La suite du paragraphe s’accorderait mal avec une autre interprétation. Du reste il y aurait ici, non pas simplement artère ou veine, mais artère veineuse et veine artérieuse.