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DES ORGANES RESPIRATOIRES.



Chapitre xiii. — Réfutation des erreurs d’Asclépiade touchant les vaisseaux du poumon. — Galien cite d’abord un passage de ce médecin, d’où il résulte que ce n’est pas en vue des mouvements violents, mais par suite de ces mouvements que les artères diffèrent des veines eu égard à l’épaisseur. — Cette différence, répond Galien, tient au nombre et à la nature des tuniques, et non pas seulement à l’épaisseur ; autrement quand on fatigue beaucoup, on devrait avoir plus de cinq doigts aux mains, etc. — Asclépiade qui fait étalage de science pour expliquer la cause d’une disposition, paraît manifestement ignorer celle de toutes les autres, et surtout il ignore la cause du genre divin, la vraie caille, la cause finale. — Asclépiade est aussi ignorant en anatomie qu’inhabile en dialectique ; ainsi il ne sait pas que chez l’embryon les vaisseaux du poumon ont la même conformation que chez l’adulte, et s’il le sait, comment peut-il concilier ce fait avec les assertions sur la cause de la différence entre les deux ordres de vaisseaux pulmonaires. — Enfin ni le cerveau, ni le cœur, ni le thorax, bien qu’ils aient un mouvement considérable, n’ont des veines artérieuses et des artères veineuses.


Asclépiade, omettant les deux [vraies] causes, celle tirée de la prévoyance du Créateur, et que nous avons dit être la cause première, et la cause matérielle (c’est-à-dire la cause de la catégorie du τὸ δι᾽ οὗ), qui est la seconde ; revient au genre de cause le plus insignifiant de tous ; un dialecticien n’y verrait même pas une cause, je pense ; tout cela ne lui paraîtrait, au plus, qu’une cause accidentelle ; une cause conséquente (secondaire), et comme une sorte de fausse monnaie : quant à lui, il espère se faire croire, et se répute un sage, oubliant, je pense, la loi d’Adrastée (voy. p. 419, note 3), car aucun autre raisonnement ne saurait mieux

    qu’il s’agit des vaisseaux cardiaco-pulmonaires. — Voici quelle doit être, à mon avis, l’interprétation de ce passage : D’après Érasistrate les artères aussi bien que les veines partent du cœur qui est pour elles un principe médiat, car, suivant Galien (Dogm. Hipp. et Plat., VI, vi, p. 550), Érasistrate tire les artères, non pas directement du cœur, mais des dernières ramifications de la trachée, d’où elles se rendent d’abord au cœur, pour de là se distribuer dans le reste du corps. Érasistrate paraît être, en effet, un de ces anatomistes qui n’ont pas pris en considération la substitution des tuniques dans les vaisseaux cardiaco-pulmonaires. (Voy. note 2 de la p. 407). Ce qu’il appelle l’artère, est l’artère veineuse de Galien, la veine pulmonaire des modernes. Ce vaisseau doit être considéré, à son origine dans le poumon, comme la racine de toutes les artères du corps. À son tour la veine (veine artérieuse, artère pulmon.) naît là où se trouvent les racines de l’artère, d’où procèdent médiatement toutes celles du corps. Veine et artère du poumon viennent de ce point commun d’origine aboutir aux ventricules droit et gauche du cœur qui semble être un nœud pour ces deux ordres de vaisseaux. — Voy. du reste les Dissertations sur l’anat. et la physiol.