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DES ORGANES RESPIRATOIRES.

espèce de désaccord en matière de dissections[1]. Si l’exposition des fonctions doit précéder notre étude actuelle, celle-ci, à son tour, ne doit venir qu’après une étude sur la discordance en matière de dissections et après les dissections elles-mêmes. Il ne faut donc pas, dans ce livre, rappeler la controverse touchant le nombre de tuniques des artères ou des veines, ou toute autre question traitée déjà ou à traiter. Toutes ces questions, nous les avons exposées, et discutées séparément, afin que notre sujet actuel se renfermât dans ses limites, sans toucher aux autres questions litigieuses. En conséquence, dans ce livre, prenant pour base de nos études actuelles les solutions données ailleurs par nous-mêmes, nous exposons seulement les utilités de chacune des parties, sans réfuter ici, sinon en passant, les interprétations vicieuses présentées par d’autres auteurs, à moins que cette réfutation ne soit nécessaire pour établir plusieurs points de doctrine, ou qu’elle ne doive être d’une utilité générale. Ainsi, j’ai voulu relever les erreurs d’Asclépiade[2] au sujet des vaisseaux du poumon, et prouver que personne ne peut échapper à la loi d’Adrastée[3] ;

  1. Dans son traité De ordine librorum suorum, Galien recommande de lire cet ouvrage après le Manuel des dissections, car après avoir appris la structure de l’estomac, du foie, etc., il est bon de connaître les controverses qui ont eu lieu sur ces parties. Hoffmann (l. l., p. 113) fait à ce propos une réflexion qu’il importe de consigner : « Hodie fere omnis nostra scientia consistit in quæstionibus ejusmodi. Qua de re audivi etiam querelas gravissimorum jurisconsultorum, dicentium, quæstionarios tales aperire adolescentibus impudentiæ ludum. »
  2. Voy. sur les doctrines anatomiques et physiologiques d’Asclépiade les deux dissertations précitées, et Gumpert Asclepiadis Bithyni fragmenta, Jenae, 1794, 8o.
  3. « Hæc lex (meminit ejus paulo post iterum [cap. xiii init.] quemadmodum etiam Diss. puls., II, x, De sem., II, iv ubi Deam ipsum nominat) qualis fuerit, valde obscurum est… Docet τὸν Ἀδραστείας θεσμόν esse lumen et splendorem veritatis quo perstricti adversarii cogantur tandem veritati palmam dare et hæc est Adrastea platonica in Phædro [p. 803, lig. 14, éd. Orelli], item De republ., V [p. 473, lig. 2, et Schol. in hunc locum], cujus Plotinus meminit libro De uniuscujusque Dæmone. Est autem (ut Ficinus apud Platonem interpretatur) ordo causarum fatalium seu naturalium, a providentia divina institutus… caussa prima, caussa causarum…, hoc est, cujus vim et efficaciam nemo hominum, imo nihil in his sublunaribus, possit effugere aut evitare. Hoc igitur vult Galenus : In natura omnia tam bene sunt apta suis causis, ut qui studio velit premere veram alicujus rei causam, non possit id facere perpetuo, sed vel denuo cogatur dicere, quod ipsa natura disceret, si voce posset uti. » Hoffmann,