Si vous rassemblez toutes les explications que j’ai données ici et précédemment, mon but vous paraîtra atteint. En effet, le poumon ne pouvait être mieux nourri par une autre veine [que par la veine artérieuse ou artère pulmonaire], et une telle production de tuniques et de membranes ne pouvait être fournie par la veine cave. Il en résulte évidemment qu’il était de beaucoup préférable pour le poumon d’être nourri par le cœur[1]. Or, si des deux vaisseaux, l’un à tunique simple (veine cave), pénètre dans le cœur, tandis que l’autre, à double tunique (artère pulmonaire ou veine artérieuse), en sort, il était nécessaire qu’il y eût une région commune et comme un certain réservoir auquel ces deux vaisseaux aboutissent : par l’un le cœur attire le sang et par l’autre il le renvoie. Ce réservoir est le ventricule droit du cœur, créé comme nous venons de le démontrer, dans l’intérêt du poumon (voy. part. chap. ix, p. 404 et suiv.). Aussi, les animaux dépourvus de poumon n’ont pas les deux cavités du cœur, mais seulement celle qui préside au mouvement de toutes les artères (l. l., note 1). En effet, si les veines naissent du foie, les artères sortent du cœur ; nous en avons donné maintes preuves dans notre ouvrage Sur les dogmes d’Hippocrate et de Platon, et toutes ces démonstrations se confirment l’une l’autre et témoignent de la vérité de mes assertions[2]. Il est temps de terminer ici cette dissertation sur la cavité droite du cœur, dont l’absence ou l’existence est liée à celle du poumon, dans toutes les espèces d’animaux.
Si quelqu’un désire apprendre la cause de l’ignorance des médecins et des philosophes, touchant le nombre des cavités du cœur, sur lesquelles ils ont énoncé de si fausses opinions, il trouvera toutes ces questions discutées dans mon traité Sur toute