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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VI, x-xi.

courants des matières qui reviennent en arrière, alors que le thorax, agissant violemment, ramène intérieurement et contracte le poumon tout entier par une compression circulaire, et qu’il comprime et refoule les veines. En effet, bien que leur tunique soit entièrement épaisse et difficile à mouvoir, elle n’est pas cependant inflexible à ce point qu’elle ne subisse l’influence de muscles nombreux, si forts, si puissants, et de tant d’os privés de moelle et durs.

Quand tout le thorax se replie fortement sur lui-même, muscles et os assaillent violemment le poumon, et les veines nécessairement sont comprimées et contractées sans néanmoins faire refluer en arrière leur contenu, par l’orifice que déjà les membranes ont fermé.

Plus le thorax tend, par la compression, à chasser le sang avec violence, plus les membranes ferment étroitement l’ouverture. Insérées circulairement de dedans en dehors, et embrassant toute la circonférence, elles offrent chacune une forme et une dimension si exacte, que toutes à la fois tendues et dressées, elles constituent une grande membrane qui obstrue l’orifice. Renversées par le flux, qui s’opère de dedans en dehors, et retombant de ce côté sur la tunique même de la veine, elles livrent à ce flux un passage facile à travers l’orifice qui s’ouvre et se dilate excessivement[1]. Que le courant vienne au contraire de dehors en dedans, il rapproche les membranes qui se serrent l’une sur l’autre, et forment ainsi comme une porte exactement fermée.

À tous les orifices des vaisseaux issus du cœur[2] se trouvent des membranes qui retombent l’une sur l’autre, et qui sont si bien

  1. Galien a très-bien vu la direction, et très-bien compris le mécanisme des valvules sigmoïdes de l’artère pulmonaire, car c’est évidemment de ces valvules qu’il s’agit ici. Les modernes disent, presque comme Galien, que ces valvules s’abaissent à la manière d’une écluse sur l’orifice artériel, au moment où le sang tend à refluer des poumons vers le cœur.
  2. Ἐκ τῆς καρδίας ὁρμωμένων ἀγγείων. Cette expression ὁρμωμένων est assez mal choisie, car on voit en lisant tout le paragraphe que Galien entend non-seulement l’aorte et l’artère pulmonaire, mais aussi les orifices auriculo-ventriculaires gauche et droit, qui sont pour lui les orifices par où la veine cave et les veines pulmonaires débouchent dans le cœur. Voy. p. 387, note 1, et p. 417, note 1.