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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VI, x.

Recherchons d’abord quel est l’artifice de la nature, nous parlerons ensuite de l’épiphyse membraneuse, puis nous explique-

    vaisseau qui bat, appelez-le artère ; mais ne vous hâtez pas de dénommer soit le vaisseau du ventricule droit, soit celui du ventricule gauche, avant d’avoir contrôlé manifestement son mouvement, afin de ne pas faire comme certains anatomistes qui donnent le nom d’artère et de veine soit au vaisseau droit, soit au gauche. Galien approuve ceux qui ont fait un compromis en réunissant les deux noms pour chaque vaisseau, et en tenant plutôt compte de la nature des tuniques qui est un caractère visible, que du mouvement qui est difficile à observer. Le nom principal se tirera donc de la connexion des vaisseaux avec l’un ou l’autre ventricule, et le nom accessoire de la substance même du vaisseau. — Considérant particulièrement la fonction de ces deux ordres de vaisseaux, nous appelons veines les vaisseaux qui ramènent le sang hématosé du poumon dans l’oreillette gauche du cœur, parce que nous sommes convenus de donner le nom de veine à tout vaisseau qui rapporte le sang de la circonférence au centre, de même nous appelons artère le vaisseau qui conduit aux poumons le sang venu de toutes les parties du corps, après qu’il a traversé les cavités droites du cœur, quoique en réalité, par leur contenu, ces deux vaisseaux répondent, très-bien, le premier à une artère et le second à une veine, d’où il me semble que les dénominations adoptées par les anatomistes modernes ne sont pas parfaitement régulières, bien qu’elles aient pour l’esprit une signification réelle. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas sur des raisons de ce genre que les anciens ont distingué des autres veines le vaisseau qui va du cœur au poumon, et des autres artères ceux qui reviennent du poumon au cœur. L’idée de cercle pour le mouvement des liquides et des fluides dans les vaisseaux leur était complétement étrangère, bien qu’ils reconnussent qu’un peu de sang passe de la veine artérieuse dans l’artère veineuse. Ils admettaient tout aussi bien pour les veines que pour les artères un mouvement du centre à la circonférence, dans le but de la nutrition des parties. Ce qui les avait frappés dans les vaisseaux cardiaco-pulmonaires, ce qui paraissait à leurs yeux les distinguer des vaisseaux de même nature dans le reste du corps, c’est la différence d’épaisseur et l’apparence des tuniques. Il ne s’agissait pour eux que du plus ou moins dans la structure ; mais le caractère fondamental n’en subsistait pas moins puisque le contenu était le même, le mouvement centripète ou centrifuge n’étant d’ailleurs pris en aucune considération. Ainsi Hérophile et avec lui Rufus et Galien appellent veine artérieuse l’artère pulmonaire parce que le vaisseau a l’épaisseur des artères, tandis qu’ils appelaient artère veineuse la veine pulmonaire, parce que les tuniques ont la ténuité de celles des veines ; mais l’une est toujours veine puisqu’elle contient du sang, et l’autre toujours artère puisqu’elle renferme surtout du pneuma. Quelques auteurs modernes, et en particulier Haller (Éléments physiol…), ont tenu aussi quelque compte de ces deux caractères extérieurs, épaisseur et apparence ; mais ainsi que je l’ai dit ce n’est pas sur cette considération qu’ils se sont principalement appuyés pour distinguer ces deux vaisseaux d’une manière beaucoup plus absolue que les anciens. — En résumé, pour Galien, l’artère pulmonaire est essentiellement une