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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VI, viii.

Le cœur, lui, en possède des droites et des transverses, et de plus, il en a d’obliques[1]. Les fibres du cœur se distinguent encore beaucoup de toutes les autres espèces de fibres par leur dureté, leur rigidité, leur vigueur considérable, leur résistance aux lésions. En effet, aucun organe n’exerce une action aussi continue, aussi énergique que le cœur. Aussi, la substance même du cœur a-t-elle été avec raison créée pour être forte et résistante.

Cette variété de fibres, qui n’existe dans aucun muscle, nous avons montré précédemment (IV, viii ; V, xi et xii) que la nature en avait pourvu beaucoup d’organes, par exemple l’utérus, les vessies (vessie urinaire et vésicule biliaire), et l’estomac, afin que ces organes fussent doués de mouvements divers. Chacun des muscles a donc un mouvement simple et unique, comme nous l’avons aussi démontré ailleurs (Du mouvement des muscles, I, iv). Quant à l’estomac, à l’utérus et aux deux vessies, elles attirent, retiennent et expulsent comme le cœur. Aussi trouve-t-on dans chacun de ces organes, ainsi que nous l’avons montré (V, xi et xii) des fibres de diverses espèces : droites, pour attirer par leur contraction ; transverses, pour expulser et pour retenir quand elles se replient toutes à la fois sur leur contenu.

Vous pouvez observer un tel mouvement du cœur dans deux cas différents : examinez-le quand on vient de le détacher tout palpitant encore de la poitrine de l’animal, ou soulevez une partie de l’os antérieur nommé sternum, de la façon indiquée dans le Manuel des dissections (VII, xii et suiv.)[2]. Les fibres longues du cœur venant à se contracter, tandis que toutes les autres sont relâchées et distendues, il diminue de longueur, mais il augmente de largeur : vous verrez alors tout le cœur se dilater. Au contraire,

    de la fibre élémentaire qui constitue essentiellement le muscle. Galien s’est donc complètement trompé quand il refuse au cœur la qualité de muscle. Comme la même question se représente pour l’utérus, la vessie, le canal intestinal, etc., je la traiterai plus en détail dans la Dissertation sur l’anatomie.

  1. Ce n’est pas dans une note que je pourrais même esquisser l’histoire de la structure du cœur ; je traite cette question dans la Dissertation sur l’anatomie de Galien.
  2. Soit dans l’Appendice, soit dans la Dissertation sur la physiologie, on trouvera la traduction ou les extraits des chapitres du Manuel des dissections auxquels Galien renvoie.