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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VI, viii.

de ces orifices (orifice auriculo-ventriculaire gauche, que Galien regarde comme étant la véritable embouchure des veines pulmonaires, ou artères veineuses, voy. p. 399, notes 1 et 2), le cœur se continue avec les artères du poumon, et par le plus grand (orifice aortique), avec toutes les artères qui se ramifient dans l’animal. Moins importants sont les orifices de l’autre cavité dite cavité sanguine, bien que leur importance dépasse celle des autres parties du cœur, puisque l’un (orif. auriculo-ventricul. droit[1]) verse le sang dans le cœur, et que l’autre (orifice de l’artère pulmon. ou veine artérieuse) le conduit au poumon[2]. Si telle est l’utilité capitale de ces vaisseaux et orifices, le cœur a dû avoir une très-grande surface là où ils se trouvent ; il occupe aussi avec raison le centre de la poitrine, abri sûr où il est le plus éloigné du choc des corps extérieurs. En effet, tout corps susceptible d’écraser, de couper, d’échauffer, de refroidir l’animal, ou de lui nuire de quelque autre façon, doit d’abord léser et traverser les parties du thorax, du poumon et même du cœur, bien avant de pénétrer et d’atteindre une des parties (vaisseaux et orifices) que nous venons de nommer.


Chapitre viii. — De la substance du cœur ; il a des fibres charnues comme un muscle ; toutefois la diversité de ses fibres établit entre lui et les muscles une différence notable. — Mais cette même diversité de fibres permet d’assimiler le cœur à l’utérus, aux vessies (vésicule biliaire et vessie urinaire) et à l’estomac, etc. — C’est à l’action de ces fibres, et aussi à celle des tendons (colonnes charnues) qu’est due la systole, la diastole et le repos intermédiaire.


Voilà ce qui concerne la forme du cœur et la position de chacune de ses parties. J’arrive à la composition de sa substance même. Le cœur est une chair dure qui n’est pas facilement lésée[3],

  1. Même remarque que pour l’orifice auriculo-ventriculaire gauche.
  2. Pour Galien le cœur est essentiellement constitué par les deux ventricules, les oreillettes et surtout la droite ne sont que des appendices ; aussi quand il se sert du mot cavités du cœur, il faut toujours entendre qu’il s’agit des ventricules. — C’est donc à dessein que j’ai employé le mot cavité, qui est une expression caractéristique de la doctrine anatomique de Galien ; tandis que, dans le langage actuel, ce mot n’aurait aucun sens déterminé, et se rapporterait aussi bien aux oreillettes qu’aux ventricules.
  3. Dans le traité Des maladies, liv. IV, § 40, t. VII, p. 560 ; cf. aussi § 38, p. 554, on lit que la substance du cœur est dure et dense, de telle sorte qu’elle n’est pas lésée par l’humeur, et que le cœur n’est pas sujet aux maladies.