Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T1-1854.djvu/428

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
396
UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VI, vi-vii.

De même, avons-nous dit avec raison, que la première place était justement réservée pour l’artère, en sa qualité de partie plus importante que l’œsophage ; de même il convient de bien établir que l’œsophage n’est pas une partie si peu importante qu’elle ne mérite aucune considération. En tenant compte de leur importance respective, vous ne trouverez pour aucun de ces deux organes une place préférable à celle qu’ils occupent maintenant.

Comme il fallait absolument que l’artère cheminât sur cette ligne centrale et s’écartât un peu obliquement vers les parties latérales, considérez de nouveau, à ce propos, la prévoyance en même temps que l’habileté de la nature. L’artère née au côté gauche du cœur devait naturellement s’avancer vers la gauche en ligne directe. Si, dans tout l’intervalle entre le cœur et l’épine (crosse de l’aorte), elle marche comme suspendue, sans appui, dans une région si périlleuse, rien ne saurait être plus avantageux que la brièveté du trajet. Eh bien, si vous êtes familiarisé avec les dissections, si vous avez observé par vous-même, vous admirez, je pense, que l’artère ait suivi, entre l’épine et le cœur, la route la plus courte, et qu’elle montre clairement à ceux qui ont des yeux et de l’intelligence, son empressement d’arriver à l’épine. Voilà pourquoi elle s’avance sur la cinquième vertèbre dorsale, car elle sort du cœur exactement au niveau de l’origine de cette vertèbre. Mais nous parlerons un peu plus loin des organes de la respiration[1].

Le conduit de l’estomac descend sur les quatre premières vertèbres du thorax, il s’infléchit [jusqu’à la terminaison] à la droite des huit autres[2] pour les causes indiquées. Dès qu’il a touché le

    des vertèbres dorsales, mais il ne dit rien de sa première inflexion à gauche, ni de la position qu’il occupe d’abord au-devant et à droite de l’aorte ; il ne mentionne que la position à droite de ce vaisseau.

  1. Galien ne regarde pas l’aorte comme un organe direct de la respiration, mais il croit qu’elle sert indirectement à cette fonction par le pneuma qu’elle contient et qu’elle attire du cœur.
  2. L’œsophage traverse le diaphragme au niveau de la neuvième vertèbre dorsale, chez le magot aussi bien que chez l’homme. Mais comme à partir de ce point il est difficile de dire où finit ce canal, et où commence l’estomac, vu l’infundibulum que présente ce dernier, on ne saurait préciser la limite fixe où se termine l’œsophage. — Galien a négligé d’indiquer où commence ce conduit, à peu près au niveau de la cinquième vertèbre cervicale.