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DES ORGANES RESPIRATOIRES.

mifie dans tout le corps, se partageât d’abord en deux branches inégales, dont la plus considérable devait se diriger vers les parties inférieures (puisqu’à partir du cœur ces parties sont chez l’animal beaucoup plus nombreuses et plus fortes que les supérieures, voy. p. 226, note 1), et s’appuyer sur la région la plus favorable des vertèbres ; or, c’est la région moyenne.


Chapitre vi. — Rapports de l’aorte avec l’œsophage. — Détermination de leur position respective sur la colonne vertébrale. — Raisons qui ont déterminé la nature à fixer ainsi ces places. — La double obliquité de l’œsophage (d’abord de gauche à droite, puis de droite à gauche), outre l’utilité propre à l’œsophage lui-même, est encore une garantie pour les nerfs [pneumo-gastriques] qui descendent avec lui sur l’estomac.


Nous dirons un peu plus loin (p. 396) pourquoi l’artère (aorte) vient à la cinquième vertèbre, pourquoi il valait mieux pour elle n’arriver sur l’épine, ni plus haut ni plus bas, quand nous en aurons fini d’abord avec l’œsophage pour qui, nous l’avons convenablement démontré (chap. v), il était préférable de s’écarter de la région médiane. Je vais maintenant (prêtez-moi ici votre attention) montrer pourquoi c’est à droite plutôt qu’à gauche qu’il se dirige. L’artère [aorte], en arrivant sur le milieu des vertèbres, ne vient pas impérieusement et ambitieusement détourner l’œsophage ; elle-même, s’écartant quelque peu, l’accueille et l’admet à partager l’appui solide que fournissent les vertèbres. Imaginez une ligne tirée de haut en bas, passant par le milieu de l’épine, faites cheminer l’aorte sur cette ligne, de manière que la plus grande portion incline sur le côté gauche de l’animal, et l’autre portion sur le côté opposé ; vous ne trouvez pas là de contradiction à ce que j’ai avancé, en disant d’un côté que la région médiane des vertèbres est occupée par l’artère, et d’un autre que cette artère n’occupe pas le centre exactement, mais plutôt la partie gauche[1].

  1. C’est de la même façon qu’il faut concevoir aussi que le cœur est placé au centre et non pas à gauche dans la poitrine, ainsi que Galien le répète encore dans le Manuel des dissections, VII, vi, init., voy. p. 383, note 1. — Du reste, chez le magot aussi bien que chez l’homme c’est plutôt encore l’œsophage que l’aorte qui repose sur la partie médiane du corps des vertèbres. Je crains que la théorie n’ait encore ici détourné Galien de l’observation rigoureuse. Quoi qu’il en soit, il a très-bien vu les divers sens d’obliquité de l’œsophage à partir