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DES ORGANES RESPIRATOIRES.

un très-grand secours à toutes les ramifications des veines, et avant tout, à la veine cave elle-même, en établissant proche des os, comme une séparation tout à fait semblable à un tissu foulé, cette glande dont nous venons de parler, et qui devait en même temps fournir une base de sustentation, et donner à toutes les parties de la veine une grande sécurité[1]. C’est ainsi que la nature a, du diaphragme jusqu’au cou, conduit la veine cave avec toute sûreté.


Chapitre v. — La nature a dirigé et fixé l’œsophage de telle façon qu’il est solidement attaché, qu’il n’est pas gêné par les parties contenues dans le thorax, et qu’il ne les gêne pas. — L’obliquité qu’il présente dans une partie de son trajet est une preuve de la prévoyance de la nature qui ménage ainsi une place pour l’aorte descendante.


Dirigé en sens inverse de la veine cave, c’est-à-dire de haut en bas, l’œsophage qui, de la bouche, conduit les aliments à l’estomac, a été établi par la nature dans la poitrine, à l’endroit le plus convenable. Je désire que vous m’accordiez maintenant votre attention, car je veux prouver que la route suivie à travers la poitrine par l’œsophage, non-seulement est la meilleure pour lui-même, mais encore qu’elle est la plus sure, eu égard aux organes respi-

    reste, cette leçon est encore confirmée par d’autres passages parallèles de Galien lui-même ; voyez par exemple le livre XIII du Manuel des dissections, encore inédit, et l’opuscule Sur la dissection des veines, chapitre ii, fine, où Galien fait venir cette veine seulement jusqu’aux hypocondres (μέχρι τῶν ὑποχονδρίων).

  1. Le texte vulgaire porte ταύταις πάσαις… τὸν προειρημένον ἀδένα μέγιστον ὄφελος ἡ φύσις ἐτεχνήσατο διάφραγμά τε ἅμα τῶν πλησίον ὀστῶν εἵμασι καταθεῖσα τοῖς ἐν τοῖς πιλητικοῖς κτίσμασιν ὁμοιότατον, ἕδραν τε παρέξοντα (sous-entendu τὸν πρ. ἀδένα) καὶ πολλὴν ἅπασιν αὐτοῖς ἀσφάλειαν ἐκποριοῦντα. Cette phrase a beaucoup souffert de la part des copistes, d’abord il m’a paru que le mot εἵμασι devait disparaître comme étant une glose de κτήμασι (car il faut lire ainsi, et non κτίσμασι, voy. Platon, Timée, p. 74 bc ; cf. Utilité des parties, I, xiii, p. 134), maladroitement insérée dans le texte. Cette conjecture a été heureusement confirmée par le manuscrit 2154, qui a κτήμασι seulement, et à sa véritable place. Secondement, on doit, toujours conformément au passage précité du Timée, lire πιλητοῖς au lieu de πιλητικοῖς (des objets foulés ou propres à être foulés, et non des objets servant à fouler) ; en troisième lieu, les mots ἐν τοῖς, qui manquent dans le manuscrit, doivent en effet disparaître ; enfin, à ἅπασιν αὐτοῖς, je préfère ἅπασιν αὐτῆς (sous-entendu κοιλῆς) de 2154. Avec toutes ces corrections, ἅμα reste encore embarrassant, sinon pour le sens, au moins pour la syntaxe.