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DES ORGANES RESPIRATOIRES.

nis à chacune de ses parties, ils sont triples. Au centre du thorax, le cœur lui tend, en guise de main, un prolongement nerveux et fort[1] ; à la partie inférieure, elle s’appuie sur le cinquième lobe du poumon (voy. VII, x, et la note correspondante sur les lobes du poumon) ; à la partie supérieure, sur une glande très-grosse et très-molle, appelée thymus (θύμος). L’apophyse du cœur, utile à

    semble manifestement à une toile d’araignée, qui est surtout visible sur les grosses artères, et que quelques-uns regardent comme la troisième tunique des artères (tunique séreuse). Il n’existe pas une quatrième tunique propre, mais pour les artères comme pour certaines veines, on trouve une membrane mince, qui recouvre, fixe et rattache aux corps voisins certaines portions de ces artères. Pour les vaisseaux veineux et artériels situés sous le diaphragme, cette tunique est surtout fournie par le péritoine (les anatomistes modernes ne considèrent point comme une tunique le revêtement des vaisseaux par le péritoine, la plèvre ou le péricarde, ainsi qu’ils le font pour les viscères abdominaux eu égard au péritoine, et c’est avec raison, car pour les vaisseaux, ce revêtement est très-incomplet et très-limité) ; pour les vaisseaux que renferme la poitrine, cet office est rempli par la membrane qui tapisse les côtes. » — En rapprochant ces divers passages, on voit que Galien a vu presque aussi bien que les modernes les rapports de la veine cave avec la plèvre pariétale ; mais il faut ajouter que, ne distinguant pas très-nettement le tissu cellulaire amorphe du tissu cellulaire étalé en membrane, il a regardé comme étant aussi une expansion de la plèvre le tissu cellulaire assez dense, qui environne les troncs brachio-céphaliques et les rameaux qui se rendent directement à la veine cave supérieure (voy. dans l’Encyclop. anatomique le Traité d’angéiologie de Theile, p. 628). De cette façon, il a pu dire que toutes les parties de la veine cave et ses ramifications étaient soutenues par la plèvre, qui servait à la fois de tunique et de ligament suspenseur. — Il est bon d’ajouter encore que cette tunique accessoire qui, suivant Galien, vient renforcer la tunique propre des veines, ne répond en aucune façon à la tunique cellulaire ou adventive. Cette tunique cellulaire est, suivant les uns, distincte de la tunique moyenne ou fibreuse, et suivant les autres, ces deux tuniques n’en forment qu’une seule inextricable. Galien ne paraît pas avoir reconnu la tunique séreuse des veines, tandis qu’il la décrit avec assez d’exactitude pour les artères, bien qu’il ne croie pas devoir la regarder comme une tunique propre.

  1. Galien désigne de cette façon, un peu obscure pour des anatomistes modernes, l’oreillette droite, qu’il ne regarde pas comme une partie constitutive du cœur, mais comme une apophyse qui sert à fixer la veine cave (voy. la note précédente, init.). Mon interprétation est confirmée par la fin même de ce paragraphe et aussi par le chapitre xv. J’avais d’abord cru qu’il s’agissait du prolongement du péricarde sur la veine cave supérieure, mais dans le Manuel des dissections, VII, vi, medio, viii, init. Galien fait partir le péricarde des vaisseaux eux-mêmes et non du cœur. Cf. aussi VII, fine.