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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VI, iv.

toute l’étendue de ces ramifications pour les fixer partout aux parties environnantes, et aussi pour donner plus de force à la masse de la tunique ; elles accompagnent la veine cave depuis le diaphragme jusqu’à la fourchette. Quant aux moyens d’attache four-

    dissections, VII, ix), qui se rencontre le long de son trajet, dans le but de faire arriver le sang au ventricule droit, d’où il doit aller nourrir le poumon. Il semble, au premier abord, que l’abouchement isolé des deux veines caves (la supérieure et l’inférieure) dans l’oreillette, soit un obstacle à cette manière de voir, liée essentiellement, du reste, à la théorie ancienne du cours du sang dans les veines ; mais évidemment Galien considérait le canal de ce que nous appelons la veine cave descendante, comme la continuation de celui de la veine cave ascendante à travers la cavité de l’oreillette ; de telle sorte que le sang, en partie continuait directement sa marche, et en partie se rendait dans le ventricule droit. — Maintenant quelles sont ces tuniques communes qui servent à fixer la veine cave ? Galien l’indique lui-même : ce sont les plèvres. En effet, la portion de la veine cave qui représente pour nous la veine cave supérieure dans la partie libre, c’est-à-dire celle qui n’est pas renfermée dans le péricarde, est recouverte à droite et en arrière par le feuillet séreux droit du médiastin. Quant à la portion de la veine cave inférieure contenue dans la cavité thoracique, chez l’homme elle pénètre immédiatement dans le péricarde après avoir traversé le diaphragme ; mais chez la plupart des mammifères (voy. p. 438, note 1) la veine cave inférieure a un véritable trajet intra-thoracique avant de pénétrer dans le péricarde, à cause de la situation même de ce sac qui est plus ou moins distant du diaphragme. C’est ainsi qu’on peut s’expliquer le sens de cette expression : Les moyens de fixité communs, non-seulement à toutes les parties de la veine, mais même à ses rameaux (αἱ μηχαναὶ… αἱ μὲν κοιναὶ πάντων αὐτῆς, οὐ μόνον τῶν μερῶν, ἀλλὰ καὶ τῶν ἐκφύσεων). Galien prolongeait donc la plèvre, sur la veine cave supérieure et inférieure, sur les troncs brachio-céphaliques, enfin sur les veines qui aboutissent directement à la veine cave supérieure, c’est-à —dire qui en partent, d’après sa théorie. — À la fin du chapitre iii, p. 386, il dit que la plèvre contribue à former une des tuniques des veines contenues dans le thorax, et particulièrement de la veine cave ; dans le Manuel des dissections (VII, v), il est encore beaucoup plus explicite sur ce point : « Les veines de tout le corps, dit-il, sont formées par une seule tunique propre, car la membrane qui les entoure quelquefois extérieurement, n’existe que là où il y a nécessité d’unir les veines à quelque corps voisin, de les fixer, ou de les recouvrir [pour les protéger]. Quant aux artères, elles ont deux tuniques propres, une externe (tunique celluleuse), semblable à la tunique [propre] des veines, une interne à peu près cinq fois plus épaisse (tunique moyenne) ; elle est aussi plus dure et formée de fibres transversales, tandis que la tunique externe [la seule propre] que possèdent aussi les veines, n’a que des fibres longitudinales et aucune transversale (les anatomistes allemands admettent, dans la tunique moyenne, des rudiments de fibres annulaires). La tunique interne de l’artère, celle qui est épaisse et dure, présente à la surface interne une espèce de peau qui res-