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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, VI, iii-iv.

vité intacte remplit la moitié de la fonction. Aussi l’animal perd-il la moitié de la voix ou de la respiration à l’instant où l’une des cavités de la poitrine est atteinte de blessures pénétrantes ; si toutes les deux sont percées, il perd complétement la voix et la respiration.

Telle est la grande utilité que procurent à l’animal les membranes de séparation du thorax, et c’est le but principal de leur création ; mais la nature est si ingénieuse, qu’un organe créé pour une fin est encore employé par elle à une autre (cf. par ex. IV, xvii, init. ; V, xv, fine, VIII, vi, fine, et vii, init. ; IX, i, fine, et v, med. ; X, xiv, fine, et xv) ; elle trouve donc dans ces membranes, comme enveloppes et comme ligaments, un moyen de protection pour tous les organes internes du thorax. Ces membranes rattachent à tout le thorax et enveloppent de leurs replis les artères, les veines, les nerfs que renferme cette cavité, l’œsophage et aussi le poumon lui-même tout entier (plèvre médiastine et viscérale). Leur utilité comme ligaments est égale pour tous les organes précités. En effet, la fixité de la position est également avantageuse à tous ces organes. Comme tuniques et comme enveloppes, leur utilité est inégale et très-diverse. En effet, quelques-uns de ces organes, naturellement doués de force et d’épaisseur, n’ont aucun besoin d’enveloppes, ainsi les artères, le cœur et l’œsophage ; d’autres, comme le poumon, n’en ont qu’un médiocre besoin. Quant aux veines répandues dans tout le thorax, surtout la veine cave, elles tirent la plus grande utilité de l’insertion des membranes qui les entourent. Nous nous étions proposé dès le commencement de discourir sur cette veine, mais il nous fallait [pour être en mesure d’achever ce qui la concerne] décrire les parties du thorax, autant qu’il était nécessaire pour connaître le cœur même, sa situation, la division du thorax au moyen des membranes qui, se prolongeant du milieu du sternum au rachis, le séparent en deux moitiés.

    des côtes et toute la face supérieure du diaphragme qui lui correspond s’étendant aussi sur le poumon, comme le péritoine, ainsi que nous l’avons dit, s’étend sur tous les viscères sous-diaphragmatiques. Comme lui, la plèvre enveloppe les vaisseaux, aussi bien les grands vaisseaux qui longent le rachis (aorte et veine cave), que ceux qui sont suspendus dans la cavité thoracique ; elle entoure aussi l’œsophage, de là, s’étendant jusqu’au sternum, elle est bien double, ainsi que je l’ai avancé plus haut » — Voy. aussi De la saignée contre les Érasistrat., chap. vi.